Amman- Le statut des femmes dans les partis politiques dans la région arabe a été au centre des débats lors d’une conférence régionale, dont les travaux ont débuté, vendredi à Amman, avec la participation d’acteurs politiques et d’experts de pays étrangers et arabes, dont le Maroc, ainsi que des représentants d’organisations et d’organismes internationaux concernés par les femmes.
Le Maroc est représenté à cette conférence, qui est organisée par le Comité ministériel pour l’autonomisation des femmes en Jordanie en partenariat avec l’ONU Femmes et le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), et à laquelle a pris part l’Ambassadeur du Maroc en Jordanie, Khalid Naciri, par Ibtissame Azzaoui, ancienne parlementaire et membre du Conseil municipal de Rabat, et Khadija Zayani, ancienne parlementaire et membre de la Coalition des femmes parlementaires des pays arabes pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.
Les participants à la conférence débattent, deux jours durant, du rôle des législations dans la création d’un environnement favorable à la participation des femmes à la vie partisane, des expériences internationales et des réussites pour surmonter les défis auxquels sont confrontées les femmes dans le travail partisan et politique, de la violence à l’égard des femmes en politique ainsi que du rôle des médias et de la société civile dans la promotion de la participation des femmes au travail partisan.
Lors de l’ouverture de la conférence, le Coordonnateur résident, Coordonnateur de l’action humanitaire des Nations unies en Jordanie, Ghulam Isaczai, a souligné que la promotion de la participation politique des femmes contribuerait à réduire les perceptions négatives des femmes dans les postes de direction et inciterait d’autres femmes, y compris les jeunes, à s’engager dans le travail politique et la gestion des affaires publiques.
M. Isaczai a ajouté que les femmes font face à des défis qui entravent leur pleine participation à la vie politique et au service de leurs sociétés, ainsi qu’à de nombreux obstacles pour accéder à des postes politiques, notant que les femmes ne représentent que 25% de tous les membres de parlements et 21% de tous les ministres dans le monde, alors qu’il existe seulement 23 pays où on trouve un chef d’Etat ou de gouvernement femme.
Il a souligné que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) est la seule où les femmes représentent moins de 20% des parlementaires, et aussi la seule où les femmes occupent, en moyenne, moins de 20% des sièges élus dans les organes locaux.
Pour sa part, la ministre d’État aux Affaires juridiques et chef du Comité ministériel pour l’autonomisation des femmes en Jordanie, Wafa Bani Mustafa, a évoqué les défis économiques, sociaux, culturels, politiques, législatifs et autres dans le domaine médiatique, auxquels sont confrontées les femmes dans le travail public, mettant en avant l’importance de la conférence dans la recherche de solutions afin de surmonter ces défis pour que les femmes puissent participer davantage à la vie politique.
Mme Bani Mustafa a insisté sur la nécessité de renforcer le rôle de leadership des femmes en appuyant le processus de transformation démocratique et les concepts de droits de l’Homme et de citoyenneté, en prêtant attention à la diffusion d’une culture de non-discrimination, en respectant le pluralisme, en promouvant le principe du “quota” comme discrimination positive, en assurant la participation des femmes à la résolution des crises et en apportant un soutien aux femmes qui occupent des postes de direction ou qui sont qualifiées pour les occuper.
Elle a également fait référence au Rapport sur l’écart entre les sexes publié par le Forum économique mondial en 2022, qui considère l’indice d’autonomisation politique comme le deuxième indicateur le plus important nécessitant une action après l’indice de participation économique et d’opportunités, relevant que la région MENA a enregistré 15,1% sur l’indice d’autonomisation politique, contre 22% au niveau mondial.
La conférence régionale “Les femmes dans les partis politiques dans la région arabe” réunit des ministres, des parlementaires, des élus locaux et des représentants de partis en Jordanie, ainsi que plusieurs centres d’études et de recherche concernés par les affaires des femmes, des femmes membres de la Coalition des femmes parlementaires des pays arabes pour lutter contre les violences à l’égard des femmes, des experts et des politiciens et politiciennes du Maroc, de Tunisie, d’Irak, du Soudan, de Libye, de Palestine, d’Égypte, de Bahreïn, du Liban, de Norvège et du Royaume-Uni en plus de la Jordanie.