Un atelier participatif de coordination sur les actions conjointes des organisations de la société civile et des acteurs publics en matière de lutte contre les violences à l’égard des femmes se tient, les 10 et 11 février, à Tanger.
Cet atelier s’inscrit dans le sillage du projet “Promouvoir l’équité et l’égalité entre les femmes et les hommes, et la lutte contre les violences fondées sur le genre à Tanger”, exécuté par la Fondation CIDEAL Maroc dans le cadre du programme Moucharaka Mouwatina, financé par l’Union européenne, et ce sous la supervision du Bureau des Nations-Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), en partenariat avec le ministère d’Etat chargé des Droits de l’Homme et des relations avec le Parlement, ainsi que le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).
Cette rencontre est une occasion pour le partage d’expériences entre les organisations de la société civile et les acteurs publics dans le domaine de la lutte contre les violences fondées sur le genre et le renforcement de l’équité entre les femmes et les hommes dans le cadre du programme Moucharaka Mouwatina, a déclaré à la MAP le directeur de la Fondation CIDEAL Maroc, Bachir Bakali.
Le projet, qui s’étend sur 14 mois, a pour objectif d’apporter une aide juridique, une protection sociale et un soutien moral aux femmes victimes de violences dans la ville de Tanger, a expliqué M. Bakali, notant qu’il comprend également la formation des étudiants, des acteurs publics et ceux de la société civile dans les mécanismes de protection des femmes.
Cette rencontre, marquée par la participation d’acteurs publics de la section de la justice de la famille et des cellules de lutte contre les violences au tribunal de première instance, en plus de cadres de la santé et de l’Agence de développement social, et des représentants d’associations actives dans le domaine de la protection de la femme, ambitionne de déboucher sur des recommandations en vue d’élaborer un plan local de coordination des mécanismes de travail, afin de lutter contre les violences fondées sur le genre, a-t-il fait savoir.
Pour sa part, le président de la section de la justice de la famille au tribunal de première instance de Tanger, Mohamed Zerda, a souligné que la participation de juges à ces deux journées d’étude vise à évaluer l’action judiciaire en matière de lutte contre les violences faites aux femmes deux ans après la mise en application de la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes, notant que cette rencontre est marquée par la présentation des approches juridiques, sociales, psychologiques et associatives, afin d’élaborer des propositions visant à lutter contre les violences faites aux femmes au Maroc.
De son côté, le substitut du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Tanger et représentant de la cellule régionale de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violences à cette Cour, El Mokhtar El Ayadi, a indiqué que cette rencontre intervient dans un contexte marqué par l’élaboration, par le ministère de la Solidarité, du développement social, de l’égalité et de la famille, de la stratégie nationale pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes (2020-2030).
Les participants sont considérés comme une “force de proposition” pour élaborer des recommandations, afin de contribuer à cette stratégie dont dépendra l’avenir des femmes durant une décennie, a-t-il relevé.
Cette rencontre a été marquée par la présentation d’un plan d’action local pour la protection et la prise en charge des femmes victimes de violences, et ce dans le cadre des journées d’étude au sujet des mécanismes de coordination, de partenariat et de coopération entre les organisations de la société civile et les institutions publics oeuvrant dans le domaine de la protection des femmes victimes de violences.
A travers 20 mesures pratiques, ce plan d’action vise à réaliser 10 objectifs qui consistent principalement à donner une dimension régionale à la lutte contre les violences faites aux femmes, à mettre en avant les systèmes locaux d’écoute, de soutien et d’orientation, à accompagner la mise en place et l’application des réformes dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes, et à répondre de manière adéquate aux besoins d’hébergement des femmes victimes de violences.
Ce plan d’action a également pour but de faciliter l’accès aux services de la justice, renforcer les mécanismes d’aide judiciaire, améliorer les services de prise en charge de cette catégorie de femmes, soutenir l’insertion professionnelle des femmes victimes de violences, oeuvrer pour offrir des services de protection et prendre en charge les femmes migrantes victimes de violences sexuelles, et de sensibiliser aux dangers de la violence faite aux femmes, tout en améliorant leur image au sein de la société.