Propos recueillis par Bouchra NAJI
De nature discrète, parlant peu, Ilham Laraki Omari est une artiste peintre et plasticienne qui puise son inspiration de sa double origine fassi et berbère qui la nourrit et la caractérise.
Dans un entretien à la MAP, l’artiste se rappelle qu’entre 4 et 10 ans, elle a fait ses études chez les sœurs. “A cet âge-là elle touchait déjà à toutes sortes d’activités liées à l’art en général comme le dessin, la broderie, la peinture, la musique et la danse”.
“J’ai baigné dans ce milieu et me suis imprégnée de ces activités”, indique-t-elle.
Après un baccalauréat scientifique suivi d’une licence en gestion, elle a fait cinq ans d’études académiques de dessin et de peinture pour approcher de près sa passion.
“J’ai compris que plus qu’une passion, cette destinée est un besoin, quand je manque de la pratiquer, je suis comme en apnée, en manque d’oxygène”, confie-t-elle.
Ilham Laraki Omari expose d’abord dans son pays le Maroc en 2004 puis voyage avec son art en Europe, en Asie, au Moyen-Orient et aux États Unis.
En 2012, elle obtient la première mention honorable dans une exposition internationale à Istanbul. Souvent désignée de globe trotteuse, l’artiste enchaîne les concours et expositions (Luxembourg, Barcelone, Italie, France, Autriche, Espagne (Biennale de Siarra).
La même année, l’artiste a fondé la galerie Mine d’Art. A ce jour, plus de 100 artistes et écrivains y ont exposé ou signé leurs ouvrages. Lieu qui initialement représentait son atelier est devenu un véritable espace d’échanges artistiques et culturels.
Elle participe pour la 7ème année consécutive au Salon d’Automne en 2019 et est nommée Sociétaire. Son dessin “Les Sept temps” est retenu au salon du dessin au Grand Palais à Paris, elle est aussi sélectionnée dans la même année pour exposer au National Art Center à Tokyo.
Après une période figurative suivie d’une autre semi figurative, Ilham Laraki Omari se libère dans une fulgurante expression picturale.
“J’ai toujours tendu vers cette abstraction qui me permet de me défaire du langage pour laisser place à mon propre ressenti, échappant, justement, à l’ordre du nommé et du nommable”, lance-t-elle.
“Le temps, je ne saurai en parler qu’à travers mes œuvres, au moment où il faut placer des mots pour le cerner, il n’y est plus”, indique également l’artiste.
Evoquant la période du confinement, l’artiste a fait savoir qu’en ces temps si délicats, il faut se souvenir qu’il est important de se serrer les coudes comme on peut. Que nous devons redoubler d’entraide, d’empathie et de bienveillance envers autrui. Pour elle, cette période est une occasion de travailler plus, et moins dans l’urgence.
“L’idéal serait d’avoir son atelier chez soi, car il m’arrive d’avoir un fort besoin de peindre à l’aube ou tard le soir, mais l’atelier est ailleurs donc je me contente à ces moments de croquis et petits formats en attendant mes retrouvailles avec mon espace”, dit-elle.
Il y a eu aussi de profondes réflexions qui m’ont submergée en cet entre-temps, se rappelle lham Laraki Omari. Quand bien même cela a été difficile et contraignant pour moi, cela m’a permis d’intensifier encore plus ma spiritualité, d’être portée par une énergie positive et une perspective libre d’un nouvel horizon, dit l’artiste sur un air optimiste.