Le prix Goncourt des lycéens a été décerné, mercredi, à l’écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal pour son roman “Les Impatientes”, un récit poignant qui met en lumière les violences auxquelles sont exposées les femmes dans les pays du Sahel, ont annoncé les organisateurs.
“Le jury a été sensible à son sujet fort et important”, a indiqué Clémence Nominé, présidente du jury des lycéens. Selon elle, il s’agit d’un “livre subtil qui permet d’observer la question du mariage forcé par le prisme de ce témoignage émouvant”
Présente en visioconférence aux côtés de son éditrice, l’écrivaine s’est dite “très émue” de recevoir ce prix qui “représente beaucoup” pour elle.
“Car lorsque l’on parle des violences faites aux femmes, des mariages précoces et forcés, lorsque l’on parle des violences conjugales, physiques et morales, et que les jeunes choisissent ce livre pour en faire le lauréat, cela représente un espoir pour l’avenir. Cela signifie que les jeunes sont sensibles à ces questions. Et qu’ils pourront changer le monde”, a-t-elle dit.
Dans son roman, Djaïli Amadou Amal raconte les effroyables violences auxquelles sont exposées les femmes de toutes classes sociales au Sahel, à travers les portraits de plusieurs jeunes femmes.
Née en 1975, l’autrice et militante féministe a publié trois romans qui ont rencontré un succès international. Présidente de l’association “Femmes du Sahel”, elle a permis, au fil de sa carrière, de libérer la parole des “sans-voix”. En 2019, elle a été récompensée du Prix Orange du livre en Afrique.
En raison du contexte épidémique, les délibérations de cette 33e édition ont été menées, pour la première fois à distance.
Le Goncourt des lycéens, organisé depuis 1988 par le ministère de l’Éducation nationale et la Fnac, est le deuxième prix le plus prescripteur après le Goncourt, décerné lundi à Hervé Le Tellier pour “L’Anomalie”.