Rabat – Les participants à un panel sur l’autonomisation numérique en Afrique ont examiné, mardi à Rabat, les moyens à même de favoriser le développement des compétences des femmes africaines en matière d’intelligence artificielle.
Tenu dans le cadre du Forum de Haut niveau sur l’Intelligence artificielle sous le thème “L’intelligence artificielle comme levier de développement en Afrique”, ce panel a été l’occasion de se pencher sur les avancées réalisées et les lacunes à corriger dans le domaine de l’IA avec comme point focal la participation des femmes dans le continent, en vue de leur permettre de remédier de manière effective aux contraintes auxquelles elles sont confrontées.
A cet égard, Abdoulaye Ibrahim, Chef de l’Unité d’Analyse contextuelle et de Prospective pour la Priorité Afrique de l’UNESCO, a souligné que les femmes sont largement sous-représentées dans les programmes académiques et scientifiques, notant l’importance de la sensibilisation des pouvoirs politiques et de la direction académique afin de renforcer la contribution des femmes et le rôle que peut jouer l’IA comme levier de développement.
Il a, dans ce cadre, mis en avant le programme “African women in Tech and AI” (2023-2026) dans le cadre de l’accord de partenariat stratégique et financier entre l’UNESCO, AI Movement relevant de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et la Fondation OCP, ayant notamment pour objectif de développer les compétences et le leadership de 150 femmes africaines entrepreneures dans les domaines du numérique et de l’IA et de créer un réseau panafricain de femmes travaillant dans le domaine de l’IA.
Il a, dans ce sens, appelé à favoriser l’écosystème des femmes entrepreneures, à travers des formations en ligne, la mutualisation des expertises et la participation de toutes les parties prenantes dans ce type de projets et d’initiatives.
Pour sa part, la fondatrice et directrice générale de Digits Consulting, Meryem Kassou, a relevé la nécessité de faciliter l’accès au financement pour permettre l’incubation des projets portés par les femmes dans le domaine de l’IA et augmenter ainsi leur représentativité dans la sphère entrepreneuriale.
Elle a, en outre, mis l’accent sur l’impératif de se doter des compétences techniques et digitales requises en vue de se lancer de manière réussie dans l’entrepreneuriat en Afrique et promouvoir les capacités locales et continentales des femmes en faveur de l’autonomisation et du progrès scientifique et économique, tout en s’alignant sur les Objectifs de développement durable.
Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ce conclave international de trois jours est initié par l’UM6P à travers son Centre “AI Movement”, en partenariat avec l’UNESCO, et connaît la participation des représentants de plus de 30 pays, dont une quinzaine de pays africains, dans l’objectif de poser les jalons d’une stratégie africaine dédiée à l’IA.