Rabat- Des enseignants et des chercheurs en patrimoine ont mis la lumière, jeudi à Rabat, sur le rôle pivot de la mère dans l’éducation des enfants et le façonnement de leurs personnalités, en tant que conteuse active qui cultive chez la jeunesse les premières synthèses de savoir et les valeurs, mais aussi en tant qu’acteur clé qui contribue à la diffusion des contes populaires à travers le monde.
Lors d’une table ronde organisée par l’Académie internationale Morocco Storytelling pour le patrimoine culturel immatériel, sous le thème “L’image des mères dans l’imaginaire populaire mondial”, les différents intervenants ont relevé le rôle joué depuis l’Antiquité par la mère en recourant au conte pour transmettre des valeurs, des traditions et connaissances qui constituent l’identité des individus et des groupes.
Ils ont également souligné la présence de la figure maternelle dans le patrimoine culturel de différents pays, avec un focus sur la place accordée à la mère dans les préceptes des différentes religions, appelant à cette occasion à renforcer la recherche dans cet aspect du conte en tant qu’héritage culturel oral.
Dans une déclaration à la MAP, le directeur de la Maison du manuscrit arabe en Mauritanie, Abdallah Ould Mohamed Bilal, a indiqué, que la mère, en tant qu’éducatrice, est souvent à l’origine des contes. “Ses récits comprennent pour la plupart une morale destinée aux enfants et qui les inspire pour orienter leur comportement et enrichir leurs valeurs”, a-t-il expliqué.
M. Ould Mohamed Bilal, a évoqué, dans son intervention lors de cette table ronde organisée en marge de la 20è édition du Festival International «Maroc des Contes», le rôle de la mère dans le patrimoine culturel mauritanien. Il a ainsi révélé que la communauté Chinguetti mesure la force d’un homme, son intelligence, sa sagesse et son éloquence par tout ce qu’il a pris de sa mère par le biais de multiples canaux, notamment les contes qui véhiculent des enseignements et des valeurs collectives.
Dans ce sens, M. Ould Mohamed Bilal a appelé à la nécessité d’accorder davantage de place aux contes dans la culture et de les intégrer dans le système éducatif.
Pour sa part, Esra Almulla, responsable à l’Ecole internationale des contes relevant de l’Institut Sharjah pour le patrimoine, a mis en évidence le rapport entre les contes et les femmes émiraties, en tant que première narratrice, en soulignant l’apport important des grands-mères dans la préservation du conte populaire émirati en tant que patrimoine.
La présidente de l’Académie internationale Morocco Storytelling pour le patrimoine culturel immatériel, Najima Ghazali Tay Tay, a de son côté indiqué que l’organisation de cette rencontre scientifique s’inscrit dans le contexte de l’intérêt accordé au conte, avec toutes ses fonctions psychologiques, sociales, et linguistiques, en tant que genre littéraire adopté dans l’espace académique, dans le but de préserver ce patrimoine oral.
Le festival international «Maroc des Contes» qui se tient jusqu’au 25 juin avec la participation de 170 conteurs de différents pays du monde sous le thème “Célèbres grâce à nos mères”, a choisi cette année la Mauritanie comme invitée d’honneur.