Rabat- Les participants à une rencontre organisée, jeudi à Salé sous le slogan “La femme, ses terres, ses droits”, ont mis en avant la contribution des femmes au développement social et économique et à la gestion durable des terres.

Lors de cet événement, organisé par l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) et ONU Femme, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse, célébrée le 17 juin de chaque année, les participants ont appelé à déployer davantage d’efforts afin de promouvoir la prise de conscience vis-à-vis des questions liées au secteur forestier ainsi qu’aux opportunités existantes en vue de le valoriser de manière durable.

Dans une allocution à cette occasion, le directeur général de l’ANEF, Abderrahim Houmy, s’est arrêté sur le rôle important que jouent les femmes dans la préservation de la biodiversité, estimant que leurs précieuses connaissances traditionnelles, transmises aux générations suivantes, contribuent à préserver la diversité génétique des cultures.

Evoquant la participation des femmes aux organisations et coopératives locales, M. El Houmy a indiqué que la reconnaissance et le renforcement du rôle des femmes dans la gestion des terres, leur autonomisation économique et leur accès à la terre et aux ressources, ainsi que leur participation sur un pied d’égalité avec les hommes aux décisions environnementales sont autant de facteurs clés dans la lutte contre la désertification et le renforcement d’un avenir durable.

Les ressources terrestres constituent un support essentiel et indispensable à la vie humaine, a-t-il expliqué, avant d’ajouter que les femmes remplissent de multiples fonctions vitales en termes d’atténuation des effets du changement climatique et d’adaptation à ses effets, de régulation de l’approvisionnement en eau, de préservation de la biodiversité, de protection contre les catastrophes naturelles, la sécurité alimentaire et la préservation des moyens de subsistance des populations vulnérables.

A ses yeux, la succession du phénomène de la sécheresse, en augmentation en termes d’intensité et d’ampleur, entraîne de grands impacts sociaux et économiques en sapant la sécurité alimentaire et hydrique, ce qui entraîne un certain nombre de problèmes.

Pour sa part, la représentante de l’ONU Femmes au Maroc, Leila Rhiwi, a mis en avant le rôle central que jouent les femmes dans la gestion des ressources en eau ainsi que dans la protection des forêts, et leur contribution efficace à travers des pratiques durables pour protéger la biodiversité et améliorer les moyens de subsistance afin d’éradiquer la pauvreté.

A cet égard, Mme Rhiwi a ajouté que les femmes ont le mérite d’avoir amélioré la flexibilité face aux défis, notant que le diagnostic genre sectoriel qui sera présenté est d’une grande importance permettant d’identifier les carences dont souffre le genre dans le secteur des eaux et forêts.

Il sera également procédé à la présentation des recommandations stratégiques et pratiques visant à renforcer la présence du genre dans les politiques de l’agence, a-t-elle encore précisé.

Dans une vidéo diffusée à cette occasion, Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la convention des Nations unies sur la désertification, a souligné que l’inégalité entre les sexes en termes d’accès aux terres fertiles restreint la jouissance par les femmes des droits humains, de l’égalité et de la dignité.

En dépit du fait que les femmes contribuent, depuis des temps immémoriaux, à assurer la nutrition dans le monde, elles ne récoltent pas les fruits de leur travail sur les terres cultivées, a déploré M. Thiaw, également secrétaire exécutif par intérim du secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Cet événement, auquel ont pris part des représentants d’organisations internationales, a été marquée par la signature d’une convention de coopération entre l’ANEF et l’ONU Femmes au Maroc, visant à promouvoir les principes d’autonomisation économique des femmes et d’égalité entre les femmes et les hommes en tant que partenaires essentiels du développement, et à surmonter les barrières héritées entre les sexes en matière de gestion durable des ressources naturelles et de la mise en valeur des terres.