Rome- L’artiste plasticienne marocaine Khadija Jayi a choisi Rome pour lancer sa première exposition individuelle, jetant un pont au-delà de la méditerranée et mettant en lumière l’innovation et la créativité de la jeunesse du Royaume.

Haute en formes et en couleurs, l’exposition donne à voir des toiles de différents styles et formats, plongeant le public romain dans l’univers de cette jeune artiste, qui puise son inspiration dans des matières singulières.

Fruit d’une collaboration entre l’Ambassade du Maroc et la Galerie AnnaMarra, cette exposition “témoigne des relations historiques et des liens culturels ancrés entre les deux pays, qui visent mutuellement la promotion de l’art contemporain”, a souligné l’ambassadeur du Royaume en Italie, Youssef Balla, notant que cette initiative aspire à “encourager les jeunes artistes marocains émergents et à faire connaître au public italien et méditerranéen le niveau de créativité et d’excellence des talents du Royaume”.

“Khadija est une artiste très talentueuse qui commence tout juste à recevoir l’attention internationale qu’elle mérite depuis quelques années”, a déclaré à la MAP la commissaire de l’exposition, Silvia Cirelli, expliquant que “le style de cette prouesse marocaine, dotée d’une grande force esthétique, est extrêmement personnel”.

Dans l’exposition “Memory of Flames”, “nous avons réuni ses derniers projets, présentant ainsi des œuvres absolument exclusives, afin de donner aux visiteurs l’occasion d’admirer ses recherches les plus récentes”, a-t-elle fait savoir.

De son côté, la native de Moulay Driss Zerhoun s’est dite, dans une déclaration à la MAP, honorée de représenter le Maroc dans cette galerie prestigieuse de Rome, se félicitant du “grand succès de cette première exposition individuelle après avoir accumulé une expérience suffisante dans ses différentes participations collectives”.

A travers ses toiles, la jeune artiste cherche “la réponse à toutes les questions qui la taraudent” depuis ses premiers pas sur le ‘’difficile’’ chemin de l’Art qu’elle a volontairement choisi d’emprunter, souhaitant que le public réfléchisse aux ponts possibles entre la tradition et les temps modernes.

Elle tente, en outre, d’aborder “les grandes questions et défis de notre temps par le biais de l’art et la beauté, en se basant sur des matériaux audacieux et diversifiés”.

Lauréate de l’Institut des beaux-arts de Tétouan en 2018, la jeune plasticienne Khadija Jayi a fait sien ‘’le langage du feu, sa lumière, sa chaleur, à travers une approche symbolique des formes brûlées’’.

‘’Je sublime mes brûlures intérieures en apposant le feu sur le papier”, a-t-elle confié. ‘’Au terme d’un processus de vandalisme créatif, à coups prudents de chalumeau, le souvenir du feu imprime sur la feuille le temps lent et douloureux d’une souffrance’’, selon l’artiste.

La trajectoire expressive de cette jeune marocaine est fortement influencée par un sens autobiographique, “une dialectique qui retrace le choix courageux de briser les obstacles qui lui interdisaient de suivre sa grande passion”.

Le vernissage de cette exposition, qui se poursuit jusqu’au 21 juillet prochain, a été marqué par la participation de nombre de critiques et de passionnés des arts plastiques italiens et marocains, ayant chaleureusement salué l’originalité et la profondeur de Khadija Jayi.

Khadija Jayi avait participé en novembre dernier à une exposition collective de six artistes peintres marocains à Rome, qui mettait en avant le panorama artistique riche et diversifié du Royaume.