Rabat – Son nom est loin d’être celui d’une illustre inconnue. Avec un parcours prodigieusement unique, Rahma Bourqia est la première femme à avoir été promue au poste de présidente d’Université au Maroc mais aussi la première à avoir accédé à l’Académie du Royaume du Maroc, grâce à sa distinction scientifique.
Le parcours distingué de cette sociologue et anthropologue de sens rassis a été mis en avant, jeudi à Rabat, lors d’une rencontre dans le cadre de la 28ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL).
Tout au long de sa carrière jalonnée de réussites, Mme Bourqia s’est imprégnée de multiples courants littéraires et culturels et du mouvement féminin, pour se pencher sur la question du pouvoir avec, à la clé, la mise à disposition de la sociologie et de l’anthropologie pour en faire son champ de prédilection.
Elle a, à cette occasion, indiqué que la sociologie et l’anthropologie sont deux domaines convergents qui tentent de répondre à l’enjeu de révéler les tréfonds et la quintessence de la réalité d’une société qui s’apparente à une forme d’archéologie au vu des nombreuses “couches” qu’elle porte en elle.
Et de souligner l’importance de faire appel à la complémentarité et l’intersection entre les sciences sociales en raison de l’incapacité d’aboutir à des constats par le biais de la sociologie uniquement.
Dans un autre registre, mais tout aussi passionnant, Rahma Bourqia a présenté son ouvrage intitulé “La société marocaine face à la globalisation : L’ère du numérique (Essai)”, tout en mettant en avant la nécessité d’être en phase avec les transformations du monde en vue de pouvoir éventuellement augmenter les connaissances.
Elle a, par ailleurs, passé en revue les principales questions abordées dans le livre, à savoir la grande transformation au niveau macrosociologique, “le monopole de la connaissance” à cause de la centralité européenne qui prônait un discours insidieux et alternatif, la culture sans limites qui va au-delà des frontières et procède d’un ancrage historique perpétuel, l’inexistence du rapport entre la science et le politique, étant donné que ce dernier ne s’interroge pas sur les moyens et finalités de la science, outre l’éducation qui subit différentes formes de pression.
Elle a, dans ce sens, cité les exigences relatives à l’impératif de transmettre les valeurs, de prodiguer les bons conseils, d’initier à la citoyenneté et de contribuer à l’employabilité, ajoutant la pression de l’internationalisation de l’éducation, du renforcement des acquis des élèves et des classements à l’échelle mondiale.