Rabat – La Ligue des écrivaines d’Afrique a appelé, en clôture de son Congrès constitutif tenu jeudi à Rabat, à revaloriser les rôles créatifs des écrivaines et intellectuelles africaines sur la scène culturelle locale, régionale et internationale.
La “Déclaration de Rabat”, ayant couronné les travaux de ce congrès qui a connu la participation d’écrivaines et d’intellectuelles d’une quarantaine de pays africains, a mis l’accent sur “la nécessité de revaloriser les rôles et les missions des écrivaines, penseuses et créatrices africaines sur la scène culturelle nationale, régionale et internationale, en les impliquant dans la prise de décision culturelle”.
Le document a également appelé à encourager les initiatives créatives et culturelles des femmes africaines par le biais de mécanismes de coordination et de soutien au niveau de l’écriture, l’édition et l’échange culturel, mais aussi par la valorisation du rôle de la culture et la mise en place de passerelles entre les cultures africaines, au service de la liberté de pensée et de création au sein du continent.
Le développement global n’est possible qu’en mettant en valeur les intellectuels et les créateurs, a souligné le document, expliquant que la culture est une richesse matérielle et immatérielle et un levier de développement des sociétés africaines.
Par ailleurs, la Déclaration de Rabat a relevé que le pari du renforcement des ponts de communication culturelle entre les créatrices africaines est décisif dans la réalisation de la cohésion sociale au sein du continent dont les populations et les cultures sont d’une grande richesse et d’une grande diversité.
Les congressistes ont aussi appelé à unifier les efforts pour jeter les bases d’une culture africaine ouverte, renouvelée et porteuse d’une dynamique de changement à même de consolider la diversité culturelle et d’unifier les voix des créatrices, avec comme objectif de doter la culture africaine d’une haute compétitivité dans un monde en perpétuelle mutation.
La Déclaration de Rabat a également plaidé pour la mise en place d’un projet culturel africain à travers “l’élaboration de politiques gouvernementales africaines inclusives qui contribuent à élever le niveau de conscience culturelle, démocratique et des droits de l’Homme des peuples africains et des générations successives”.
Il s’agit, ajoute la même source, de faire de ce projet un mécanisme essentiel “pour découvrir les énergies féminines créatrices prometteuses sur la scène culturelle, qui sont appelées à jouer des rôles pionniers pour réaliser le développement global”.
En outre, la Déclaration a recommandé la création de ligues des écrivaines africaines au niveau des États membres, qui vont défendre unanimement l’intellectuelle africaine afin qu’elle occupe la place qui lui échoit dans les différents forums nationaux et régionaux à l’intérieur du continent africain.
Ce congrès constitutif, a poursuivi le texte, constitue “une opportunité pour promouvoir une création au féminin fondée sur l’égalité des genres et des chances, en construisant des ponts entre les différentes cultures africaines et les énergies créatives des femmes, au service de la liberté de pensée, de création et d’innovation”.
Lors de la séance de clôture de ce congrès constitutif, tenu sous le thème “Pour renforcer les voies de partenariat culturel africain”, il a été procédé à l’élection de Badia Radi, présidente de la Ligue des écrivaines marocaines, au poste de présidente de la Ligue des écrivaines d’Afrique et de présidente du Bureau permanent de la Ligue à Rabat, en plus de l’élection des présidentes des ligues des écrivaines d’Afrique au niveau des différents États membres.