Par Al Mustapha SGUENFLE-.

Kuala Lumpur- Située au cœur de l’Asie du Sud-Est, Singapour est une nation riche et peuplée dont la diversité culturelle et surtout les performances économiques attirent des talents de divers horizons.

Fatima-Zahra Naji est une de ces talents qui ont choisi de faire carrière dans ce pays. Elle évolue en tant qu’actuaire dans une compagnie de réassurance.

L’aventure singapourienne a commencé dès 2016 pour cette jeune marocaine de 30 ans. En dépit d’un contexte global marqué notamment par la crise du Covid-19 et les turbulences économiques, l’aventure de cette native de Taza semble se poursuivre sans trop de soucis.

La jeune actuaire explique que le cœur de son métier consiste à “protéger les clients, majoritairement des compagnies d’assurance, contre les risques majeurs tels que les catastrophes naturelles, les cyberattaques, les grands incendies”.

“Le portefeuille dont j’ai la charge équivaut à un tiers de notre chiffre d’affaires dans la région Asie-Pacifique”, indique-t-elle à la MAP, notant qu’elle travaille avec des collègues originaires d’Asie du Sud Est, d’Inde, de Chine et d’Australie.

Malgré le poids des responsabilités professionnelles, Fatima-Zahra affirme apprécier sa vie dans la cité-État, connue pour son brassage ethnique et cultuel.

Le chemin ayant mené la jeune cadre marocaine à devenir la personne engagée qu’elle est aujourd’hui n’a pas été de tout repos pourtant.

Munie d’un baccalauréat décroché avec brio, elle quitte le Maroc pour aller poursuivre ses études supérieures en France, précisément à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Toulouse. Au bout de cinq ans, la jeune marocaine décroche son diplôme d’ingénieur.

Elle intègre ensuite l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (ENSAE) à Paris, devient actuaire membre de l’Institut des actuaires français et obtient en 2016 une offre pour une mission à Singapour chez SCOR, leader mondial de la réassurance.

“Je n’avais jamais foulé le sol d’un pays asiatique”, indique-t-elle, en se rappelant de l’offre qu’elle avait reçue pour aller travailler à Singapour.

La cité-État allait être un point de départ pour découvrir d’autres régions en Asie du Sud Est, au Japon ou en Australie.

Fatima-Zahra considère Singapour et l’Asie en général comme une terre d’enrichissement. “Notre capacité en tant que Marocains à nous intégrer est inégalée, et nous aspirons à l’excellence dans toutes nos entreprises”, fait-elle valoir, non sans fierté.

De Taza jusqu’à Singapour, le parcours remarquable de Fatima-Zahra Naji aura été guidé par la persévérance, un certain goût pour la prise de risque et une humilité à toute épreuve.

“Avec le recul, je comprends à travers mon métier que la prise de risque est primordiale pour être récompensée. Cela s’extrapole et devient un principe de vie”, déclare-t-elle.

“Il est très important, surtout pour nous les femmes, de reconnaître et de valoriser nos forces pour briller dans notre environnement professionnel”, insiste-t-elle, notant que la journée du 8 mars revêt cette année une signification particulière pour elle, puisqu’elle vient d’avoir une fille.