Par Safaa BENNOUR.

Casablanca – Persévérance, détermination au travail, et sens des responsabilités, c’est par ces mots que Habiba Laklalech, Directrice Générale de l’Office National Des Aéroports (ONDA), tentait d’expliquer le succès de son brillant parcours professionnel.

Un parcous de 27 ans, dont 16 années dans le secteur du transport aérien, où Mme Laklalech s’engageait, discrètement, et travaillait de façon « intense ». Un comportement qu’elle explique par « une rage intérieure probablement liée » à sa personne, mais aussi bien au-delà.

« La perception machiste du rôle de la femme dans notre pays, a fait que je m’investis deux fois plus, que je m’accroche et persévère coût que coût jusqu’à atteinte des objectifs assignés », ajoute Mme Laklalech qui a occupé plusieurs postes de responsabilités dont celui de Directrice Générale Adjointe de Royal Air Maroc en charge entre autres des finances, du commercial et du support.

La dame au regard souriant, s’estime chanceuse d’avoir pu échapper à des préjugés sur les femmes, qui, « malheureusement, persistent dans notre société ».

Ce qui l’a aidée, confie-t-elle, à gérer de manière harmonieuse son travail et sa vie personnelle.

A son chevet, « une famille bienveillante et ouverte d’esprit », qui, « loin de toute influence, trouve légitimes les aspirations professionnelles d’une femme, son droit d’assurer des postes de responsabilité et d’avoir une vie professionnelle enrichissante ».

Pour elle la fameuse problématique de « concilier entre succès professionnel et vie personnelle », n’est pas l’apanage exclusif de la gent féminine, mais concerne, bel et bien, les hommes.

« Nous cherchons tous à nous sentir utiles aussi bien pour nos familles et nos proches que pour notre société et notre employeur. Nous voulons tous être heureux et satisfaits de ce que nous entreprenons tous les jours », explique la femme qui, avant de préciser que la notion d’équilibre entre activités professionnelles et personnelles « reste subjective ».

Toujours en voulant expliciter davantage cette notion d’équilibre, Mme Laklalech note que celle-ci dépend de l’appréciation personnelle de tout un chacun.

Une appréciation qui est basée sur plusieurs paramètres qu’il serait « difficile d’énumérer en totalité ».

Il s’agit notamment de l’environnement de chacun, sa situation familiale, son niveau d’éducation, ses valeurs, …etc, tente-t-elle de citer.

Pour récapituler, elle souligne que travailler permet également d’avoir un train de vie permettant de s’épanouir dans sa vie personnelle et que cet équilibre peut évoluer au fil du temps, puisque, argue-t-elle, « les besoins changent selon nos objectifs à court et long termes et selon l’évolution des circonstances ».

Parlant de la réussite au féminin, la patronne de l’ONDA, n’a pas manqué de donner conseils aux femmes, particulièrement, celles en début de carrière.

« Je suis convaincue que le travail, source d’autonomie, d’épanouissement et de réalisation de soi, est un des piliers de la réussite au féminin », affirme-t-elle.

De l’avis de cette responsable chevronnée, qui avant d’intégrer Royal Air Maroc, a commencé sa carrière professionnelle dans des sociétés multinationales industrielles puis de télécommunication, de 1995 à 2006, même après les études, on ne finit jamais d’apprendre.

« Les épreuves de la vie professionnelle sont autrement plus dures que les examens de la faculté ou de l’école. Il faut s’y préparer psychologiquement et apprendre à encaisser les coups. Il faut aussi surmonter le syndrome de l’imposteur, en vainquant la peur et la remise en question permanentes, et avoir confiance en soi », indique-t-elle.

Pour elle, avoir changé plusieurs fois d’entreprise, de métiers, et vécu des expériences à la fois positives et négatives, l’a enrichie et permis de surmonter l’appréhension du changement et de développer sa confiance en elle.

Pour le reste, conclut-elle, « il suffit de bien s’organiser ».

Et ce n’est donc pas un hasard que Habiba Laklalech soit décorée, en 2014, du Wissam de « Chevalier de l’Ordre du Trône » par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Avant, en 1988, elle reçoit le Prix Hassan II de mathématiques décerné par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II. Une reconnaissance bien méritée !