Essaouira- Les dangers de la cyberviolence dont sont victimes les femmes et les filles ont été au cœur d’une journée d’information et de sensibilisation organisée, samedi à Essaouira, à l’initiative de la délégation provinciale de l’Entraide Nationale.

Initiée en collaboration avec l’Association d’appui au complexe social Ibtissama, cette rencontre intervient dans le cadre de la 20è campagne nationale de sensibilisation pour stopper la violence faite aux femmes et aux filles (25 novembre-10 décembre), lancée par le ministère de la Solidarité, de l’Inclusion Sociale et de la Famille.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part notamment des acteurs institutionnels et de la société civile, outre des femmes et des bénéficiaires du Complexe Social Ibtissama et des établissements relevant de l’Entraide Nationale, a été l’occasion de sensibiliser ces femmes et jeunes filles aux menaces que représente la violence numérique et de les informer de l’arsenal juridique qui incrimine ce genre de violences.

Ainsi, le délégué provincial de l’Entraide nationale, Habib Hjira, a présenté un exposé dans lequel il a abordé le contexte général, national et international, dans lequel intervient cette 20è campagne de sensibilisation et les référentiels encadrant la lutte contre la violence faite aux femmes au Maroc, avec un focus sur la stratégie mise en place, à cet effet, par le pôle social relevant du ministère de la Solidarité, de l’Inclusion Sociale et de la Famille.

Il s’est également attardé sur les objectifs de cette 20è campagne nationale et sur le cadre stratégique institutionnel, mettant la lumière sur les réalisations et les acquis accumulés en matière de lutte contre ce phénomène.

Le responsable a, en outre, évoqué les engagements pris dans le cadre de la “Déclaration de Marrakech” pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, lancée en mars 2020 sous la présidence effective de SAR la Princesse Lalla Meryem.

Dans une déclaration à “M24”, la chaîne télévisée d’information en continu de la MAP, M. Hjira a indiqué que le choix de cette thématique pour la 20è campagne nationale s’explique par le fait qu’il s’agit d’un sujet d’actualité dont les dangers et les répercussions sont néfastes pour les victimes, la famille et, partant, pour la société.

Il a aussi mis l’accent sur l’importance de la mobilisation au niveau national et de l’adhésion des différents acteurs afin d’apporter des solutions appropriées à ce phénomène, ajoutant que c’est dans ce sens que le ministère a mobilisé son pôle social, dont l’Entraide Nationale constitue une composante essentielle, en vue de conférer un aspect pratique et territorial à cette campagne nationale.

Les activités et les services assurés par l’Association d’appui au Complexe Social Ibtissama et son rôle capital, des années durant, traduisent l’importance de la mobilisation et de la contribution combien essentielle de la société civile à cette opération de sensibilisation, a-t-il enchaîné.

Pour sa part, le président de l’Association d’Appui au Complexe Social Ibtissama, Aziz Chaïbi, a mis en relief le rôle du Centre multifonctionnel relevant de cet important Complexe social et sa contribution à la déclinaison territoriale des politiques publiques en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes, en garantissant aux victimes l’accès à une panoplie de prestations d’assistance sociale (hébergement, insertion socioéconomique, …).

Il a saisi l’occasion pour appeler les divers acteurs (institutionnels, société civile, conseils élus et secteur privé) à conjuguer les efforts afin de renforcer la riposte à ce phénomène et contribuer à la promotion de la politique de lutte contre la violence à l’échelle de la province d’Essaouira.

Dans une déclaration similaire, M. Chaïbi a également relevé que l’Association a concocté un programme varié afin de contribuer à la réussite de cette campagne nationale de sensibilisation au niveau de la province, notant que cette rencontre a été l’occasion pour présenter le bilan des activités et réalisations du Complexe Ibtissama.

Afin d’apporter davantage d’éclairages sur les efforts consentis pour la déclinaison sur le terrain de cette politique publique et de jeter la lumière sur le rôle capital de ces structures sociales dans ce sens, cette rencontre a été agrémentée par des exposés exhaustifs présentés par les directrices du complexe Ibtissama et de Dar Al Mouatine à Essaouira, respectivement Mmes Zahra El Msalem et Oufae Azelmasrouf.

Ainsi, Mme El Msalem a abordé les missions, les objectifs et les différents services fournis par le Complexe (hébergement, formation professionnelle par apprentissage, …), avec un focus sur l’activité du Centre multifonctionnel et d’écoute des femmes victimes de violence.

La responsable a dévoilé des statistiques sur les cas traités par le Centre durant les dix dernières années, tout en livrant des indicateurs sur l’ampleur prise par le phénomène de la cyberviolence au fil des années.

Pour sa part, Mme Azelmasrouf a expliqué les différentes formes de violence dont sont victimes les femmes et les filles, en mettant l’accent sur la violence numérique qui s’est amplifiée avec la hausse vertigineuse de l’utilisation de l’internet et de l’accès au digital ces dernières années.

Elle s’est aussi attardée sur l’arsenal juridique en vigueur et les différents mécanismes mis en place pour faire face à la cyberviolence, soulignant le coût économique important engendré par ce phénomène.

De leur côté, des bénéficiaires des prestations du Complexe Social Ibtissama ont fait part de leurs expériences au sein de cette structure et de son impact sur l’amélioration de leurs conditions, se félicitant des services dont elles ont bénéficié et du rôle de ce genre de Complexes dans la réinsertion, en particulier des jeunes filles, à travers la formation professionnelle par apprentissage et l’école de la deuxième chance.

Au cours du débat, les différents intervenants ont salué l’organisation de cette rencontre et de cette campagne nationale, exprimant le souhait de voir se multiplier ce genre d’initiatives.

Les maîtres mots demeurent la prévention et la sensibilisation face à la cyberviolence, ont-ils soutenu.