Propos recueillis par Mohammed OUAZIZ
Marrakech- Dans cette interview accordée à la MAP, la coordinatrice générale de la Déclaration de Marrakech pour la lutte contre les violences faites aux femmes, Mme Amina Oufroukhi, a mis l’accent sur les principales réalisations depuis l’adoption de la Déclaration de Marrakech 2020, les différentes missions des intervenants dans la question de la prise en charge des femmes victimes de violences, ainsi que sur les circuits dédiés à la prise en charge de ces femmes.
1. Comment évaluez-vous les réalisations accomplies dans le domaine de la lutte contre la violence à l’égard des femmes depuis l’adoption de la Déclaration de Marrakech 2020 ?
– La promotion de la qualité des services dans le domaine de la prise en charge des femmes victimes de violences est tributaire d’une bonne coordination entre tous les intervenants.
La coordination entre les différents intervenants est de nature à garantir la convergence des services présentés par chaque secteur et de répondre aux attentes et besoins des femmes victimes de la violence.
La “Déclaration de Marrakech 2020” lancée sous la présidence effective de SAR La Princesse Lalla Meryem, représente une initiative innovante, visant la mobilisation des secteurs concernés par la question de la lutte contre la violence à l’égard des femmes.
La Déclaration vise aussi à engager des actions dans le cadre d’initiatives conjointes et initiatives privées pour garantir l’application des dispositions légales à même de garantir l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes.
La Déclaration se propose également la mise en œuvre de mesures, à même de pénaliser les actes de violence à l’égard des femmes tout en interagissant de façon positive, urgente et efficace avec les besoins des femmes victimes de violence.
L’adoption de la Déclaration de Marrakech a été saluée par la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Sima Sami Bahous, en tant que stratégie innovante conçue grâce à SAR La Princesse Lalla Meryem, et qui a réussi à mobiliser toutes les parties concernées par les questions de la précarité dans les rangs des femmes et filles et à garantir la convergence et la coordination des efforts et ce, à travers des initiatives communes visant l’élimination de la violence contre les femmes.
ONU-Femmes a aussi salué l’engagement constant de SAR la Princesse Lalla Meryem en faveur de l’émancipation de la femme au Maroc et de la défense des droits de l’enfant, et Son leadership pour la mobilisation de toutes les forces et institutions publiques concernées en faveur de la promotion de ces droits, l’autonomisation des femmes et filles et la réalisation du développement social et la lutte contre la précarité.
Cette dynamique menée par SAR La Princesse Lalla Meryem représente un modèle inspirant au niveau international.
2- Quelles sont les missions des intervenants et partenaires dans le cadre de la prise en charge des femmes victimes de violence ?
Les dispositions légales représentent le cadre d’action de tous les intervenants, dont la Présidence du Ministère public, le ministère de la santé et de la protection sociale et le ministère de la solidarité, de l’insertion sociale et de la famille.
Suite à la signature de la Déclaration de Marrakech, un protocole territorial de prise en charge des femmes victimes de violence, a été élaboré et dont la coordination a été confiée au Ministère Public.
Le Ministère Public en tant que partie chargée de recevoir les plaintes relatives à la violence, a pour missions, entre autres, la prise en charge judiciaire des femmes victimes de violence et de garantir leur accès à la protection judiciaire, de même qu’il est chargé du suivi des enquêtes préliminaires dans le cadre des affaires de violence à l’égard des femmes, l’ouverture d’enquêtes publiques à l’encontre des contrevenants et la mise en œuvre des mesures de prévention et de protection des femmes victimes de violence et ce, conformément à la législation en vigueur.
Le ministère public œuvre aussi à mobiliser les différents intervenants dans les dossiers de violence à travers la présentation de plusieurs services et l’organisation de réunions des comités de coordination soit au niveau local ou régional, dédiés au traitement des problématiques relatives à une prise en charge efficiente des femmes victimes de violence.
Le ministère de la santé et de la protection sociale est la partie chargée de prodiguer des prestations médicales publiques à la hauteur des attentes des femmes victimes de violence, alors que le ministère de la solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, demeure la partie chargée des services sociaux fournis aux femmes victimes de violence, dont l’accueil en tant que besoin essentiel des femmes victimes de violence.
Le ministère de la Solidarité est chargé également de mettre en place des mécanismes de nature à permettre l’autonomisation des femmes victimes de violence et la construction d’une vie réussie et de nature à réhabiliter les droits humains des femmes.
- Quels sont les circuits dédiés à la prise en charge de femmes victimes de violence ?
La coordination entre les différents intervenants vise à mettre en place des circuits dédiés à la prise en charge des femmes victimes de violence, et non seulement de fournir des prestations et des espaces d’accueil et des services de qualité.
L’objectif de la charte de la qualité des services adoptée dans le cadre de la mise en œuvre des engagements de la Déclaration de Marrakech 2020 est de garantir la qualité des services au profit des femmes victimes de violence, tout en répondant aux besoins et aux conditions sociales de la femme victime de violence.