Johannesburg- Les statistiques de la criminalité illustrent clairement que les femmes et les enfants ne sont pas en sécurité en Afrique du Sud, a indiqué mardi la ministre de la Gouvernance coopérative et des Affaires traditionnelles, Nkosazana Dlamini Zuma.
«L’Afrique du Sud connait une recrudescence sans précédent des violences basées sur le genre et des féminicides (VBG). Un tableau déchirant est brossé par les statistiques officielles de la criminalité», a déclaré Mme Dlamini Zuma au Parlement.
Elle a précisé qu’au 2ème trimestre 2022, 875 femmes ont été assassinées, alors que 13.000 cas de violence domestique et 9.500 cas de viol ont été signalés aux autorités, soulignant que la dépendance économique des femmes vis-à-vis des hommes est «un facteur souvent exacerbant» de la violence subie par les femmes.
Par ailleurs, Mme Dlamini Zuma a appelé à trouver des solutions durables pour garantir l’égalité des chances en matière d’emploi et d’éducation et, par conséquent, assurer l’indépendance économique des femmes.
«J’exhorte les hommes à être des agents du changement et des partenaires actifs contre ce fléau», a-t-elle poursuivi, rappelant que certaines recherches scientifiques ont suggéré que les sociétés très inégalitaires, comme l’Afrique du Sud, connaissent des taux plus élevés de violence sexiste.
Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a souligné récemment que les violences contre les femmes et les enfants dans le pays se poursuivent sans relâche et traduisent la réalité d’une nation en guerre contre elle-même, malgré les efforts déployés par le gouvernement.
S’exprimant à l’occasion du deuxième Sommet présidentiel sur la violence sexiste et le fémicide, Ramaphosa a cité des données du Service de police sud-africain montrant que les infractions sexuelles et les viols ont augmenté de 13 % entre 2018 et 2022.
«Entre le premier trimestre de 2021 et le premier trimestre de 2022, il y a eu une augmentation de 52 % du nombre de meurtres de femmes et de 46 % du nombre d’enfants assassinés», a-t-il déploré, faisant constater que pas un jour ne passe sans que l’on parle d’une femme ou d’un enfant qui a perdu la vie ou qui a été maltraité de la manière la plus horrible.