Abdellatif EL JAAFARI
Casablanca- Quand l’art plastique reflète des moments qui se libèrent de la réalité, le pinceau se met à dessiner l’essence même de l’art. Avec une touche féminine, c’est une tout autre dimension qui s’éclose. Dans les couloirs de la galerie Living 4 Art à Casablanca, 12 plasticiennes ont choisi de vivre l’expérience d’une exposition collective, dans une initiative assez singulière qui offre aux amoureux de l’art un regard croisé et sur l’art et sur la vie.
Intitulée “Regard à travers l’art”, l’exposition offre à voir, jusqu’au 10 novembre, les voix et les sentiments de ces femmes artistes, déclinés en toiles et en figurines donnant forme à leurs propre vision de la vie, de la beauté… de l’art.
Ce sont des créatrices appartenant à différentes écoles, offrant des objets d’art pensés et modelés dans diverses formes, mais qui partagent tous le même engouement, le même amour envers l’art, resté intact même pendant les durs moments de la pandémie.
Dans cet univers de bonheur artistique, Fatimazahra Ourdane se retrouve dans le mélange entre différents styles, un assortiment qui se montre clairement dans ses toiles, reflétant ainsi l’image de la femme, notamment celle d’Afrique.
Ghita Bennani, quant à elle, s’emploie à repenser les espaces de vie. Elle confère à la danse une beauté autre, et conçoit l’art comme l’unique voie pour exprimer ses besoins et vivre sa liberté.
Dans une autre déclinaison de la vie, Khadija Katrar une artiste formée dans le monde du génie civil, emprunte à celui-ci quelques formes qu’elle auréole de touches artistiques, offrant ainsi un regard nouveau sur les espaces de l’ancienne médina de Casablanca.
Pour sa part, Leila Benchekroun ne se départ pas trop du style traditionnel de la vie marocaine. Elle a ainsi misé sur la nostalgie envers le caftan et le thé d’antan, ces us et coutumes bien marocaines qui offrent une toile ô combien belle et vivace.
Si l’art est un océan sans bords comme le disait quelque écrivain, Mariem Bennani, a incarné cet adage, en laissant libre court à son imagination qui allie couleurs et formes dans des espaces sans frontières.
Naima Zmarrou s’est ouverte sur la nature époustouflante, la lumière apaisante de la lune et les vagues ondulées, une oeuvre qu’elle a affectueusement baptisée Le musée sur l’eau, alors que Salma Skali, usant de couleurs et de designs singuliers, laisse au spectateur le soin de tirer sa propre conclusion.
En revanche, Sanaa Berrada, forte partisane de la réalité, porte son choix sur les habits du désert, les coutumes du mariage, la beauté des oiseaux… pour tisser des univers qui débordent de pure authenticité marocaine.
Et si Sanaa Zagouri a misé sur les traits humains pour redonner corps l’être humain et à ses sentiments, Sanaa Ghazaoui a fait parler le ressenti au féminin pour exprimer… l’Homme.
Siham Demnati et Zineb Sayad, quant à elles, reviennent sur la femme dans tous ses états, en mettant à contribution, pour l’une, l’abstrait rendu dans un mélange de couleurs et de formes, et pour l’autre, l’image de cette femme porteuse de vie..
Pour toutes ses femmes talentueuses, artistes chevronnées, les particularités de la vie artistique réside dans la singularité dont chacune approche la créativité avec une dextérité remarquée, et pliant ainsi dans tous ces cas de figure les styles et les techniques à leur propre volonté, à leur propre point de vue.