Londres- L’Ambassade du Maroc au Royaume-Uni a organisé, mercredi soir à Londres, une table ronde traitant du rôle des femmes dans la promotion de la paix et de la sécurité à travers le monde, avec un focus particulier sur l’expérience marocaine en la matière.
Initié en partenariat avec le Georgetown Institute for Women, Peace and Security (GIWPS) et le Policy Center for the New South (PCNS), cet événement a réuni des ambassadeurs et hauts commissaires, des praticiens, des chercheurs et des décideurs politiques, pour discuter de l’agenda Femme, paix et sécurité (WPS) des Nations-unies et du rôle important du Maroc dans sa promotion et sa mise en œuvre.
Cette table ronde intervient au lendemain de la journée nationale de la femme marocaine, célébrée le 10 octobre de chaque année, et peu avant le 22e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui lie les femmes à l’agenda de la paix et de la sécurité (WPS), et qui réaffirme le rôle important des femmes dans la consolidation et le maintien de la paix, la réponse humanitaire, ainsi que la reconstruction post-conflit.
L’ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, Hakim Hajoui, est revenu, à cette occasion, sur les avancées significatives réalisées par le Maroc, sous la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, en faveur de l’autonomisation de la femme, et qui prennent un nouvel élan à la suite du dernier discours du Trône, qui a accordé une importance capitale aux droits et au rôle de la femme dans le développement.
M. Hajoui a rappelé le rôle pionnier que joue le Royaume dans la paix et la sécurité dans la région et sa participation active dans de multiples alliances internationales, qui font du Maroc une plaque tournante pour la promotion et l’accélération de l’agenda international “Femme, Paix et Sécurité”.
Intervenant à distance, Melanne Verveer, directrice exécutive du GIWPS, a salué l’engagement du Maroc au sein du Réseau des femmes médiatrices de la méditerranée, qui a été créé pour renforcer la participation des femmes dans la réalisation de la paix.
“J’ai eu l’occasion de voyager au Maroc à diverses reprises et j’ai toujours eu l’occasion d’y rencontrer des femmes qui réalisent un travail remarquable à la fois pour leur développement personnel, mais aussi pour celui de l’ensemble de la société”, a-t-elle confié, notant que le Maroc est également doté d’une force entrepreneuriale féminine importante, qui apporte son concours au développement économique du pays.
Elle a également salué le leadership du Maroc, à travers l’adoption de la réforme de la Moudawana, en plus des nouveautés en faveur de l’égalité du genre, il y a plus de 10 ans, dans la constitution du Royaume.
“Le Maroc joue aussi un rôle précurseur, à travers son expérience des Mourchidates (prédicatrices), qui peut servir d’exemple à plusieurs autres pays”, a-t-elle affirmé, assurant qu’il s’agit d’un “antidote contre l’extrémisme”.
De son côté, Nouzha Chekrouni, Senior Fellow au PCNS, a exposé le Plan d’Action National (PAN) pour 2021-2024, adopté en mars dernier, pour implémenter la résolution 1325 des Nations unies.
Dans ce PAN, trois axes sont reconnus comme étant des piliers prioritaires : la diplomatie préventive, la médiation et le maintien de la paix ; la promotion d’une culture de la paix et de l’égalité ; et la participation économique des femmes.
Dans ce sens, Mme Chekrouni a indiqué qu’en 2012, le Maroc a, avec d’autres pays de la région, a lancé l’initiative de la médiation en Méditerranée visant à promouvoir la diplomatie préventive dans la région.
Dans le cadre de cette initiative, des dizaines de femmes ont été formées pour devenir médiatrices et mises à la disposition des Nations unies et des organisations régionales pour participer aux efforts pour la paix, a-t-elle précisé.
D’autant que la résolution 1325 a mis en avant l’importance d’intégrer à l’approche genre dans les opérations de maintien de la paix pour répondre au mieux aux besoins des populations civiles, a-t-elle fait observer.
Ayant fait de la promotion d’une “culture de la paix” une de ses priorités, le Royaume a participé à de nombreuses initiatives pour la promotion, la diffusion et l’institutionnalisation de cette culture, notamment à travers la formation des chefs religieux des pays africains et européens, et à travers la formation de femmes prédicatrices, les “mourchidates”, a conclu Mme Chekrouni.
Pour sa part, Mme Mary Goudie, pair à la Chambre des Lords et conseillère auprès du GIWPS, a rappelé l’importance d’échanger autour des actions de chaque pays et la nécessité de travailler ensemble, afin de renforcer le rôle des femmes à travers le monde.
Cet événement, qui a connu la participation de Gillian Keegan, sous-secrétaire d’État parlementaire pour l’Afrique au Royaume-Uni, a également été l’occasion de partager les meilleures pratiques, les expériences et d’explorer les moyens de travailler de concert pour le renforcement du rôle des femmes dans la promotion de la paix et de la sécurité.