Addis-Abeba – Le Plan d’action national du Maroc pour la mise en application de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité a été mis en avant, lundi au siège du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine, par le réseau marocain des femmes médiatrices pour la prévention et la résolution des conflits.

Mme Farida Jaidi, qui intervenait par visioconférence, au nom du réseau marocain des femmes médiatrices pour la prévention et la résolution des conflits, lors d’une rencontre sur “femme, paix et sécurité”, organisée par la présidence marocaine du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine pour ce mois d’octobre, dans le cadre de la célébration de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, a souligné que le Maroc a lancé son premier plan d’action national le 23 mars 2022 en adoptant une approche globale et intégrée associant l’ensemble des départements ministériels, les institutions nationales, ainsi que les organisations de la société civile concernées.

Le plan d’action national du Maroc s’appuie sur trois grands piliers, a relevé Mme Jaidi citant en premier lieu la diplomatie préventive, la médiation et le maintien de la paix qui a comme principal objectif de renforcer le rôle des femmes dans la diplomate préventive et la médiation, l’appui de l’accès des femmes aux postes de décision dans les organisations internationales et régionales tout en œuvrant à une pleine participation des femmes aux opérations de maintien de la paix.

Le deuxième pilier, a indiqué Mme Jaidi, se rapporte à la promotion d’une culture de la paix et de l’égalité, la prévention de l’extrémisme violent et la lutte contre la violence faite aux femmes. A ce sujet, elle a rappelé que le Maroc compte à son actif des organisations importantes dans le domaine de la lutte contre la violence faite aux femmes.

Mme Jaidi a, dans ce cadre, mis en exergue la Constitution du Maroc qui consacre le principe de l’égalité et de la parité, interdit la discrimination fondée sur le sexe et garanti l’intégrité physique et morale de l’individu, la réforme partielle du code pénale qui criminalise le harcèlement sexuel et la violence domestique avec l’adoption de la loi sur la traite des êtres humains et l’adoption de la loi 103-13 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes qui vise à suivre les auteurs de violence, la prévention des violences, la protection des victimes et leur prise en charge.

Mme Jaidi a noté que la politique nationale de la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles à l’horizon 2030 prend en compte une nouvelle forme de violence à l’égard des femmes comme la violence électronique entre autres, tout en rappelant la mise en place de la commission nationale pour la prise en charge des femmes victimes de violence chargée d’assurer la communication et la coordination nationale, ainsi que la mise en œuvre de l’observatoire national de la violence faite aux femmes qui réunit les département ministériels concernés, les organisations de la société civile et les centres de recherche.

Elle a également souligné l’importance de l’observatoire national de l’image de la femme dans les médias, le renforcement des centres d’écoute et d’accompagnement des femmes victimes de violence, la communication et les campagnes de sensibilisation, ainsi que la mobilisation sociale dans la prévention de la violence.

Le plan d’action national, a-t-elle soutenu, poursuivra les efforts engagés en matière de formation particulièrement de mourchidate en matière de prévention de l’extrémisme, ce qui leur permettra ainsi de jouer un rôle dans la promotion d’une culture égalitaire et de paix au sein de la société.

Mme Jaidi a en outre mis en relief l’importance qu’accorde le plan d’action national à l’autonomisation économique des femmes qui est au cœur des politiques publiques nationales depuis deux décennies et qui est un autre moyen de lutte contre la violence. Ce pilier du plan d’action national, a-t-elle dit, renforce l’accès des femmes aux opportunités d’emploi en développant leur compétence et en créant un environnement favorable à l’inclusion économique des femmes.

Le réseau marocain des femmes médiatrices pour la prévention et la résolution des conflits est né de la volonté des expertes fondatrice en vue de promouvoir le rôle des femmes dans la prévention et la résolution des conflits en application de la résolution 1325, a rappelé Mme Jaidi.

Le réseau vise notamment à soutenir les efforts du Maroc à la mise en application du plan d’action national en partenariat avec les institutions publiques et la société civile, contribuer aux actions de sensibilisation à l’agenda femmes paix et sécurité et de sa pertinence au-delà des situations des conflit à savoir la paix, la sécurité économique, alimentaire, sociale, environnementale, participer à l’organisation de formation en médiation pour accroitre le nombre des femmes médiatrices et renforcer leur capacité et agir au niveau régional et international afin de promouvoir le dialogue et la culture de la paix.