Salé- Le film “Nos plus beaux jours” (Nuestros días más felices) de la réalisatrice argentine Sol Berruezo Pichon-Riviére a été projeté mardi au cinéma Hollywood de Salé, à l’occasion de la 15ème édition du Festival International du Film de Femmes.
Affichant salle comble, le film argentin, aussi simple que complexe, met en scène l’histoire d’Agata, une femme qui vit avec son fils timide Leónidas et qui se réveille un jour en sursaut dans le corps d’une fillette de huit ans. Cet événement improbable et la réapparition ultérieure de la sœur absente de Leónidas servent à la réalisatrice pour dessiner une carte sentimentale des trois protagonistes qui, en quête du sens de leur vie, plongent dans les profondeurs des relations humaines.
De subtiles réflexions sur les conflits familiaux, l’amitié fraternelle et la peur de la mort peuplent ce film en clair-obscur qui mêle absurde et réalisme.
Cette fable sur la vieillesse et les relations familiales construit un développement d’événements qui transforme des situations absurdes en authentiques moments magiques qui lient les enfants à leur mère, la vie à la mort, la fantaisie à la réalité, par le biais de scènes émouvantes et de dialogues touchants.
Dans une déclaration à la MAP, Ahmed Sijilmassi, critique de cinéma et journaliste intéressé par l’histoire du cinéma au Maroc, a indiqué que “le rythme du film est assez équilibré, ce qui prouve qu’il y a eu du travail au niveau du montage”, ajoutant que ce film, contrairement à d’autres où la musique perturbe le spectateur, a mis en avant le silence et a eu recours à la musique dans les bons moments afin d’exprimer notamment les peurs, les souffrances et divers sentiments intérieurs inexprimés verbalement.
Selon le cinéphile, ce film “mystérieux” a permis de mettre en lumière les souffrance physiques et psychiques de la vieillesse.
Après une pause forcée due à la crise sanitaire de Covid-19, l’édition 2022 du Festival International du Film de Femmes de Salé organisée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI par l’Association Bouregreg, aborde les problématiques en lien avec la femme via une programmation riche et variée et une série de projections, de tables rondes et de rencontres qui mettent en exergue le lien entre les créations cinématographiques et les espoirs et préoccupations féminins et humains.
Cette 15ème édition, qui se tient du 26 septembre au 1er octobre, intervient dans un contexte de célébration de l’événement “Rabat Capitale de la culture africaine”.
Née en 1996, Sol Berruezo Pichon-Riviére est une réalisatrice et scénariste argentine de 25 ans, diplômée en réalisation cinématographique de l’Université de Ciné de Buenos Aires en Argentine. En 2017, à seulement 21 ans, elle remporte le premier Prix de l’Institut national du cinéma et des arts audiovisuels d’Argentine, un concours visant à soutenir les premiers films des nouveaux réalisateurs.