Tanger- “Cône de lumière” est le thème d’une exposition hors du commun de l’artiste-peintre Amina Benbouchta, présentée à la Galerie Delacroix à Tanger.
Organisée dans le cadre de la programmation culturelle de l’Institut français du Maroc site de Tanger, cette exposition hors normes, qui se poursuivra jusqu’au 18 septembre, donne à voir une cinquantaine d’œuvres et une vidéo.
Cette exposition à trois volets permet de se transporter dans un autre univers en explorant l’invisible, à travers des installations immersives.
Amina Benbouchta, accompagnée d’Achraf Remok en tant que curateur affilié, expose des œuvres vibrantes : carrés de vitraux interrogeant la couleur et la mémoire des maisons de la médina, toiles libres et suspendues. Le tout selon une analogie qui remet en cause l’histoire du fixe, de l’organisé, de l’idéal et des règles.
“L’exposition Cône de lumière tourne autour d’une phrase de Marcel Proust, qui célèbre la beauté de la vie dans ses plus petits détails. Il observait un rayon lumineux sur un mur et cela l’emplit de joie profonde”, a expliqué l’artiste dans une déclaration à la MAP, ajoutant “ne devrions-nous pas avoir le cœur étreint d’une joie profonde face à la beauté de l’univers?”.
Cette exposition célèbre cette beauté, a-t-elle dit, notant que “les toiles libres tournent autour de la coupole de la Galerie Delacroix comme des derviches tourneurs qui dansent, dans la joie de l’été, de la lumière et de la couleur.
“Cette exposition souligne également la liberté : une des salles met en avant un accrochage à l’ancienne, avec des encadrements très riches et ornés, alors que dans la salle centrale les œuvres se libèrent du cadre et du châssis et flottent”, a fait savoir Mme Benbouchta, relevant que la vidéo de l’exposition met en scène l’artiste qui danse et se libère également d’une crinoline/carcan/ prison.
Selon l’artiste, cette exposition brise l’ordre préexistant pour ouvrir un chaos imprévu, dans lequel les œuvres fonctionnent comme des fenêtres sur une nouvelle forme de conscience, produisant des synergies et des oppositions, ajoutant “dès lors, les choses deviennent duales, et l’exposition manifeste, paradoxalement, une dimension du jeu, nous invitant à voyager dans le monde merveilleux, l’univers d’Alice, et vice versa”.
“Cette exposition est la mise en scène des différentes voies de la peinture: peinture teintures, peintures matières, dessins, et découpe de forme. Les mille formes heureuses de la peinture”, a-t-elle poursuivi.
Durant plusieurs années, Amina Benbouchta a développé un corpus d’œuvres qui trouve sa source dans l’exploration des limites de la peinture, transformant concepts et observations en images, sculptures et installations. La diversité des médiums qu’elle explore permet d’analyser pleinement la structure sociale complexe de la vie contemporaine.
Née à Casablanca en 1963, Amina vit et travaille entre Paris et Casablanca. Après l’obtention de son diplôme en anthropologie et études du Moyen-Orient à l’Université McGill de Montréal en 1986, elle suit les cours de divers ateliers de dessin, lithographie et gravure à Paris.
Elle est également auditrice libre à l’École nationale des beaux-arts de Paris de 1988 à 1990. Durant les années 1990, ses préoccupations artistico-culturelles l’ont amenée à diriger le magazine mode et culture “Les Alignés”. En 2005, elle co-fonde le collectif 212, organisation vouée à défendre l’émergence d’une nouvelle phase de l’art contemporain au Maroc.