Rabat – Sa Majesté le Roi Mohammed VI a appelé à l’opérationnalisation des institutions constitutionnelles concernées par les droits de la famille et de la femme.
Dans un Discours adressé samedi soir à la Nation à l’occasion de la Fête du Trône, le Souverain a également demandé que soient mis à jour les dispositifs et les législations nationales dédiés à la promotion de ces droits, insistant sur la nécessité que la femme marocaine apporte son plein concours dans tous les domaines.
A cet égard, le Souverain a souligné avoir veillé depuis Son accession au Trône à la promotion de la condition de la femme, en lui offrant toutes les possibilités d’épanouissement et en lui accordant la place qui lui revient de droit, rappelant que parmi les réformes majeures engagées sous Son impulsion, figurent la promulgation du Code de la Famille et l’adoption de la Constitution de 2011 qui consacre l’égalité homme-femme en droits et en obligations et, par conséquent, érige le principe de parité en objectif que l’Etat doit chercher à atteindre.
L’esprit de la réforme, a expliqué SM le Roi, ne consiste pas à octroyer à la femme des privilèges gracieux, mais, bien plus précisément à lui assurer la pleine jouissance des droits légitimes que lui confère la Loi, car dans le Maroc d’aujourd’hui, “il n’est en effet plus possible qu’elle en soit privée”.
Dans un premier temps, a relevé le Souverain, le Code de la Famille a représenté un véritable bond en avant, affirmant que désormais, “il ne suffit plus en tant que tel”, l’expérience ayant “mis en évidence certains obstacles qui empêchent de parfaire la réforme initiée et d’atteindre les objectifs escomptés”.
Au nombre de ces écueils, figure l’application incorrecte du Code en raison de divers facteurs sociologiques, a précisé le Souverain, ajoutant que l’un d’eux tient notamment à la propension tenace d’une catégorie de fonctionnaires et d’hommes de justice à considérer que le Code est réservé aux femmes.
Pour Sa Majesté le Roi, la réalité est autre car le Code “n’est spécifique ni aux hommes, ni aux femmes” mais il est dédié à la famille entière. Fondé sur la notion d’équilibre, a mis en avant le Souverain, il donne aux hommes et aux femmes les droits qui leur échoient respectivement et il tient compte de l’intérêt des enfants.
SM le Roi a, à cet égard, mis en relief la nécessité que tous, unanimement, s’attachent à l’application pleine et judicieuse des dispositions légales du Code.
Il convient aussi, a également préconisé le Souverain, de dépasser les défaillances et les aspects négatifs révélés par l’expérience menée sur le terrain et, le cas échéant, de refondre certaines dispositions qui ont été détournées de leur destination première.
SM le Roi a, dans ce sens, insisté qu’en Sa qualité d’Amir Al-Mouminine et comme affirmé en 2003 dans le discours de présentation du Code devant le parlement, Il ne peut “autoriser ce que Dieu a prohibé, ni interdire ce que le Très-Haut a autorisé”, notamment sur les points “encadrés par des textes coraniques formels”.
A ce propos, SM le Roi a dit s’attacher à ce que cet élan réformateur soit mené en parfaite concordance avec les desseins ultimes de la Loi islamique (Charia) et les spécificités de la société marocaine, et veiller à ce qu’il soit empreint de modération, d’ouverture d’esprit dans l’interprétation des textes, de volonté de concertation et de dialogue, et qu’il puisse compter sur le concours de l’ensemble des institutions et des acteurs concernés.
Le Souverain a, par ailleurs, appelé à généraliser les tribunaux de la famille à l’échelle des régions du pays, à les doter de ressources humaines qualifiées et à leur affecter les moyens matériels nécessaires à l’accomplissement efficace de leur mission.
SM le Roi a, par la suite, indiqué que quand les femmes accèdent pleinement à leurs droits, elles ne portent aucun préjudice aux hommes, pas plus qu’elles ne se font tort, considérant cela comme une “vérité essentielle”.
De fait, a insisté le Souverain, la condition “sine qua non” pour que le Maroc continue de progresser est que les femmes occupent la place qui leur échoit et qu’elles apportent leur concours efficient à toutes les filières de développement.