Marrakech – L’Association Marocaine de Planification Familiale (AMPF) a plaidé, jeudi à Marrakech, en faveur d’une augmentation du budget de la planification familiale au ministère de la Santé et de la protection sociale.
Ce plaidoyer a été formulé à l’occasion de l’organisation d’un atelier de partage des résultats des études réalisées sur les coûts des prestations et les couts-bénéfices de la planification familiale au Maroc, tenu en présence notamment de parlementaires, de représentants des ministères de la Santé et de la protection sociale, et des Finances, ainsi que de représentants de la société civile.
Lors de cette rencontre, il a été ainsi procédé à la présentation de trois études, qui ont été menées pour étudier les coûts des prestations de planification familiale. La première étude est réalisée par l’AMPF au sein de ses centres de prestation de services. La 2ème est réalisée par le ministère de la Santé de la protection sociale au sein des structures de neuf provinces et préfectures, et la troisième étude s’est focalisée sur les couts-bénéfices de la planification familiale au Maroc. Les études ont été réalisées entre 2022 et 2022.
“Ces études ont révélé que pour chaque dirham investi en planification familiale correspond à 22 dirhams comme avantage que le Maroc gagne. Ce chiffre en soi constituent un argumentaire de taille une fois multipliée par le nombre des années de fonctionnement de la PF, qui est donc non seulement rentable de point de vue économique mais également social”, a souligné Mame Latifa Mokhtar Jamai, Présidente Nationale Déléguée de l’AMPF, dans déclaration à M24, la chaîne télévisée d’information en continu de la MAP.
Faisant savoir que cette rencontre a pour objectif d’enrichir le débat et de favoriser l’entente et l’appui des décideurs et des acteurs politiques pour un soutien conséquent au Programme National de Planification Familiale (PNPF), Mme Jamai a appelé les parlementaires à appuyer le plaidoyer auprès du gouvernement pour une augmentation du budget de la PF au ministère de la santé.
Les études ont été réalisées dans le cadre de projets “Programme Genre et Egalité” (GEP), implanté depuis 2019 au niveau des provinces de Tata et Azilal et s’inscrit dans le cadre de partenariat entre le ministère des Affaires étrangères du Danemark, la Fédération Internationale du Planning Familial (IPPF) et l’Association Marocaine de Planification Familiale (AMPF).
L’un des objectifs de projet est l’établissement des coûts réels des principaux services de la planification familiale, ainsi que les bénéfices que peut tirer le gouvernement en investissant dans cette dernière.
Ces études ont été partagées avec des parlementaires auprès desquels un plaidoyer sera mené en faveur de l’augmentation du budget octroyé au ministère de la Santé et de la Protection Sociale, afin d’assurer la promotion de la santé sexuelle et reproductive au Royaume.
Au Maroc, le programme de la PF, lancé depuis un nombre d’années, a permis de contribuer à un gain en termes de dividende démographique. Après une bonne période de positionnement politique et stratégique de la PF, une consolidation des acquis mais aussi un appui pour le renforcement du PNPF s’avèrent nécessaires.
Pour cela, la production de l’évidence est d’un intérêt capital pour faciliter la convergence politique des décideurs pour un appui pérenne et stable des actions de la PF.
Ces études ont concerné une évaluation de l’investissement réalisé par le pays dans le domaine de la PF avec le recours aux données des premières analyses établies au niveau des secteurs public et associatif et à une estimation de l’investissement au niveau du secteur privé. Il est ensuite estimé l’avantage en termes de coûts épargnés grâce à la mise en œuvre du programme de la PF.
La méthode empruntée ne cerne que certaines composantes de l’avantage de la PF, tout en s’adaptant aux spécificités du système d’information et de la disponibilité des données pour procéder au montage des coûts.
Ces études ont permis au même temps de faire émerger une méthodologie qui pourra être reprise dans les années à venir, avec la même logique argumentaire, dans le cadre d’autres études ou utilisée comme outil de suivi ou d’évaluation du PNPF.
L’argumentaire produit dans le cadre de ces études fournit une matière consistante pour assoir une démarche de communication qui serait utilisée par la suite comme catalyseur de la divergence des acteurs politiques en faveur de la PF.