Bouchra Naji
Casablanca – Du haut de ses 6 ans, Khaoula, qui porte une belle tenue traditionnelle composée d’une Jellaba en Mlifa et d’un Kmiss en satin bleu, s’apprête à accompagner sa maman au “Souk Jmiâ” où elles ont pris rendez-vous avec Hasna, une Neqacha très connue de la place pour se faire tatouer au Henné à l’occasion de l’avènement de Aid Al fitr.
“J’adore porter mes habits traditionnels et faire des ornements au Henné sous formes de fleurs et du coeur”, lance cette fillette qui déborde de joie, dans une déclaration à la MAP, relevant que toutes ses copines de l’école vont chez la même Hannaya qui s’est fait une bonne réputation au niveau des quartiers Derb Sultan, Ain Chock et Californie.
Pour sa part, Mme R. Khadija, maman de la petite Khaoula, souligne que durant le mois sacré de Ramadan les femmes et les filles s’adonnent de plus en plus à cette tradition du Henné, particulièrement en ces jours de fête, expliquant qu’il s’agit de traditions ancestrales bien conservées par les Marocaines, invitant les générations montantes à les préserver et les perpétuer.
A “Souk Jmiâ” comme à Hay Mohammadi ou Chtaiba, les Neqachas prennent place l’une à côté de l’autre sur une même ligne et invitent les passantes, à la criée, à venir chez elles pour faire de jolis tatouages à l’occasion de l’Aid Al-Fitr.
Dans une déclaration similaire, Hasna explique que pour cette année, l’activité a commencé à reprendre progressivement.
“Tout au long de l’année, je reçois des clientes sur rendez-vous chez moi ou à leur domicile”, confie-t-elle, notant que durant les deux derniers jours du Ramadan, elle travaille à Souk Jmiâ où elle dispose d’un petit coin connu de tous qu’elle garde pendant des années et y reçoit ses clientes.
Durant la 28ème journée du mois béni, les grandes places de Casablanca connaissent une grande affluence, particulièrement de la part des femmes et filles qui veulent se faire tatouer et se faire belles pendant ces jours des “Awacher”.
De son côté, Halima, femme au foyer tient à commémorer comme il se doit cette belle tradition et organise chez elle, de manière régulière, durant les derniers jours du Ramadan une cérémonie autour du Henné à laquelle elle invite ses nièces, proches et filles de ses voisines autour d’un rituel soigneusement gardé.
C’est un réel plaisir que de partager cette joie avec la famille, les amis et les voisins, lance cette quinquagénaire, appelant à la conservation de ces belles traditions qui traduisent la richesse de notre culture et la profondeur de nos traditions ancestrales.
Néanmoins, les femmes qui exercent cette activité saisonnière qui fleurit surtout durant les fêtes religieuses se plaignent de l’impact négatif de la pandémie du nouveau coronavirus, qui a débouché sur une stagnation de ce marché depuis plus d’un an.