Brasilia – L’Agence nationale de surveillance de la santé (Anvisa) du Brésil a recommandé la suspension “immédiate” de l’application chez les femmes enceintes du vaccin anticovid développé par le laboratoire AstraZeneca et l’Université d’Oxford.
Mardi, de nombreux Etats, dont ceux de Sao Paulo et Rio de Janeiro, se sont conformés à la recommandation de l’Anvisa. Selon des médias locaux, le ministère de la Santé enquête sur la mort à Rio de Janeiro d’une femme enceinte ayant reçu le vaccin.
La recommandation du régulateur souligne “l’indication de la notice de vaccination”, qui concerne la possibilité de formation de caillots sanguins et devrait être suivie par le ministère de la Santé.
“La recommandation est le fruit des résultats de la surveillance constante des événements indésirables effectuée sur les vaccins Covid utilisés dans le pays”, a expliqué Anvisa dans une note publiée lundi soir et relayée par les médias locaux.
La note ne mentionne pas la nature des effets indésirables détectés chez la femme enceinte, mais le ministère de la Santé a confirmé qu’il enquêtait sur le cas d’une femme enceinte qui a développé une thrombose quelques jours après avoir été vaccinée par AstraZeneca à Rio de Janeiro.
Anvisa a également averti que l’utilisation de vaccins dans des situations non prévues dans la notice ne devrait être effectuée qu’après “l’évaluation individuelle” d’un professionnel de santé “qui confronte les risques et les bénéfices du vaccin pour le patient”.
“L’encart d’AstraZeneca ne recommande pas l’utilisation du vaccin sans conseils médicaux”, a-t-il ajouté.
Suite à la recommandation du régulateur, certains Etats du pays, parmi lesquels Sao Paulo et Rio de Janeiro, ont annoncé mardi la suspension préventive de la vaccination des femmes enceintes et puerpérales à titre temporaire.
En avril dernier, le Brésil, l’un des pays les plus durement touchés par la pandémie, avec plus de 423.000 décès, a inclus toutes les femmes enceintes et en post-partum dans les groupes prioritaires du programme national de vaccination, considérant qu’elles “présentent un risque obstétrique élevé quel que soit leur âge”.
Jusqu’à ce lundi, environ 17% de la population du pays (environ 212 millions d’habitants), ont reçu la première dose du vaccin, tandis que 8,5% ont pris la seconde.
La formule AstraZeneca représente 26,4% des doses appliquées au Brésil depuis le début de la campagne nationale de vaccination, en janvier dernier, selon les données du ministère de la Santé.