“L’éducation sanitaire sur la Covid-19 et la prévention d’autres zoonoses” a été la thématique centrale d’une rencontre de sensibilisation organisée, samedi à Marrakech, au profit des bénéficiaires du foyer dédié à la scolarisation des jeunes filles rurales, par l’Association “One Health Maroc”, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la Femme.
Initiée dans le contexte sanitaire mondial actuel, cette action vise à informer et à sensibiliser également les jeunes filles de cet établissement quant à l’importance de l’approche mondiale “One Health”, qui soutient que l’association des efforts de toutes les disciplines impliquées avec ladite approche pourra réduire les impacts de cette pandémie, et surtout prévenir les risques d’autres crises sanitaires.
Dans une déclaration à la MAP, la secrétaire générale de l’Association “One Health Maroc”, Zoubida Charrouf, a indiqué que cette organisation a voulu partager cette journée mondiale avec les filles du monde rural, en menant cette action de sensibilisation en collaboration avec l’Association gestionnaire de ce foyer.
Mme Charrouf, également professeure à l’Université Mohammed V de Rabat, a expliqué que les maladies émergentes, notamment la Covid-19, ont mis en évidence l’importance de la liaison entre l’Homme, l’animal et l’environnement, ainsi que le déplacement du virus entre ces trois éléments.
Cette initiative a été ainsi l’occasion pour expliquer à l’assistance le Concept “One Health”, reconnu en 2008, et mieux informer les jeunes filles sur la pandémie de la Covid-19, surtout son origine, son évolution et la manière dont elle s’est propagée ainsi que sur les mesures sanitaires à adopter, tout en saisissant l’opportunité pour leur apporter des explications sur certaines branches scientifiques, notamment la biologie, et les sensibiliser aussi à d’autres maladies-zoonoses, leur prise en charge et les moyens et mesures pour éviter leur propagation.
Cette rencontre a été, par ailleurs, ponctuée de présentations sur la gestion, la mission, les conditions d’accès et les diverses actions menées par ce foyer de scolarisation de la jeune fille rurale, qui héberge plus de 220 bénéficiaires, ainsi que sur le concept “One Health et la Covid-19”, outre une séance d’éducation sanitaire portant sur la rage et la leishmaniose.
“Alors que le monde entier est mobilisé depuis plus d’un an pour lutter contre la pandémie de la Covid-19, une prise de conscience massive s’est opérée sur les causes profondes de cette crise sanitaire, qui trouve son origine dans la crise environnementale dans laquelle nous sommes plongés : déclin vertigineux de la biodiversité, rupture des équilibres dans la nature et inégalités sociales”, expliquent les organisateurs.
C’est pourquoi, enchaînent-ils, l’approche “One Health” est “indispensable aujourd’hui, puisqu’elle repose sur les liens inextricables entre santé humaine, santé animale et santé environnementale et sur une collaboration interdisciplinaire réunissant toutes les disciplines concernées : médecins, vétérinaires, écologues, économistes, anthropologues, sociologues etc…”.
Toutefois, “pour être réellement efficace, l’approche doit aussi tenir compte des différences entre hommes et femmes, liées à leurs rôles et responsabilités dans nos sociétés, leur comportement et leur biologie”, ajoute-t-on, précisant que “les hommes sont plus susceptibles de développer une forme grave de Covid-19, ce qui est probablement lié aux facteurs de comorbidité plus importants chez eux, et au fait que le système immunitaire des femmes est plus résilient que celui des hommes en raison de la présence d’oestrogènes”.
A noter que “One Health” ou “Une Seule Santé” se veut une approche intégrée reconnaissant que santé humaine et santé animale sont interdépendantes et inextricablement liées à la santé des écosystèmes dans lesquels elles évoluent.
“Le concept est fondé sur la coordination multisectorielle en vue d’améliorer la santé publique et animale, ainsi que la santé de notre environnement”, lit-on dans la note de présentation de l’Association.
En effet, en obtenant une compréhension plus large et plus exacte de la transmission des maladies et de leurs origines, les communautés des experts dans les domaines de la santé publique, des sciences vétérinaires, sociales, agronomiques et environnementales peuvent travailler ensemble pour identifier des solutions plus efficaces, et surtout mettre en œuvre des mesures de prévention des risques, explique le document.
Cette collaboration intersectorielle produit des résultats bien plus complets et présente un meilleur rapport coûts-efficacité en comparaison aux opérations menées individuellement par les différentes disciplines, et permet, en outre, d’appréhender tous les facteurs de risques et donc d’agir en amont afin d’éviter l’apparition de ces risques, relève la même source.
L’approche “One Health” conçoit et met en œuvre des programmes, des formations, des politiques, des législations et travaux de recherche pour lesquels plusieurs acteurs collaborent afin d’appréhender, dans leur ensemble, les risques pour la santé humaine, animale et environnementale.
Elle contribue également à lutter contre les maladies zoonotiques qui continuent d’avoir des conséquences importantes sur la santé humaine, et dont les exemples les plus connus sont la rage, la Covid-19, Ebola ou encore la fièvre de la vallée du Rift.
L’approche “One Health” traite également d’autres risques sanitaires complexes, tels que la résistance aux antimicrobiens, ou la perte de biodiversité et les systèmes alimentaires, selon la même source.