Propos recueillis par Idriss TEKKI

 

Paris- La Franco-Marocaine Naïma M’Faddel a décidé de se lancer dans la bataille des élections législatives de juin dans la neuvième circonscription, celle des Français qui vivent dans les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest avec pour ambition de mettre un terme aux “injustices” que ses compatriotes subissent au quotidien.

Bien rompue aux arcanes de l’administration avec une forte expérience en politiques publiques, après avoir été coordinatrice de centres sociaux, puis déléguée du préfet des Yvelines et depuis 2018 conseillère à la présidence de la région Ile-de-France, Naïma M’Faddel place la barre à la hauteur de ses ambitions pour les quelque 177.075 Français de la 9ème circonscription.

Dans cette perspective, elle entend tout particulièrement ériger les questions de la scolarité et de la réforme de la fiscalité au cœur des débats nationaux en France, se disant déterminée à mener cette bataille jusqu’au bout, une fois élue à l’Assemblée nationale, afin de réparer une “injustice” qui dure depuis des années.

“J’ai acquis une expertise dans les politiques publiques. Ces diverses expériences ont forgé ma personnalité et me permettent, légitimement, de m’investir sur cette mandature”, affirme-t-elle dans un entretien à la MAP, l’occasion de revenir sur ses priorités et les actions qu’elle compte mener en faveur de ses compatriotes expatriés, qui, selon elle ont développé le sentiment “d’avoir été oubliés, ignorés et de n’être que des citoyens de seconde zone”.

Si les Français vivant à l’étranger sont les ambassadeurs de France, incarnent son esprit français, représentent tout ce que la France véhicule dans le monde, ses valeurs, sa culture et son histoire en tant que “véritables passeurs” qui font vivre l’Hexagone au-delà de ses frontières, ils rencontrent aussi des difficultés au quotidien “qui ne sont toujours pas réglés voire qui s’aggravent depuis 10 ans”, déplore-t-elle.

Elle pointe en guise d’exemple de “ terribles reculs” comme la baisse de plus de 8%, entre 2012 et 2016, des crédits dédiés à l’enseignement français, la réduction de 20% des effectifs de la diplomatie culturelle et la suppression de 331 postes dans les ambassades et les consulats, au détriment des Français établis hors de France, au moment où ces ressources sont essentielles pour le rayonnement de la France dans le monde, explique-t-elle.

“Prenons encore la question de l’éducation et de la scolarité. J’ai grandi à l’ombre de ce principe constitutionnel fondamental qui fait de notre école républicaine une école gratuite pour tous. C’est grâce à cette école gratuite et laïque que j’ai pu m’élever, m’émanciper et réussir”, note la candidate des Républicains (LR).

Or, que reste-t-il de ce principe républicain quand notre pays n’accorde pas à tous l’égal accès à l’enseignement français ? Que reste-t-il de ce principe républicain quand vous devez payer des frais de scolarité exorbitants, dans un contexte de suppression de 512 postes et de 33 millions d’euros de baisse des crédits alloués à l’agence pour l’enseignement français à l’étranger ?, s’interroge-t-elle.

La candidate rappelle, à cet égard, avoir déjà soulevé cette question au niveau national depuis le début de sa campagne par la publication d’une tribune dans « Le Figaro » introduisant, de fait, ce sujet au cœur des débats nationaux.

Son combat ne s’arrête pas là, car Mme M’Faddel veut aussi batailler contre les difficultés liées à la fiscalité, “injuste et discriminante” pour les Français établis à l’étranger et en faire “une priorité de son mandat”, déplorant le fait qu’aujourd’hui, un Français installé en Côte-d’Ivoire ou au Maroc ne paie pas les mêmes impôts que son compatriote qui réside à Barcelone.

Rétablir l’école républicaine pour donner à tous les moyens de réussir, rétablir l’équité fiscale et renforcer les droits, promouvoir la solidarité républicaine pour tous, mieux garantir la sécurité de ses compatriotes, refaire des consulats de véritables mairies, soutenir l’esprit d’initiative et d’entreprise, faire de la culture un vecteur de rayonnement et de fraternité, apporter sa contribution à la protection de l’environnement, sont autant de promesses qu’elle compte traduire dans les faits une fois investie comme députée.

Elle s’appuiera pour ce faire sur “ses affinités particulières et familiales” avec cette région et sur sa connaissance parfaite du contexte et de l’environnement dans lesquels évoluent ses compatriotes français vivant à l’étranger.

“C’est à la lumière de ces difficultés, rencontrées par mes enfants et mes proches, Français expatriés, dans la région Maghreb-Afrique de l’Ouest, que j’ai souhaité mettre aujourd’hui mes expériences et mon engagement au service de mes compatriotes Français de cette circonscription”, assume-t-elle.

Evoquant les relations franco-marocaines, et ne cachant pas sa fierté pour ses origines marocaines, Naïma M’Faddel entend contribuer à redonner à la relation France-Maroc son éclat d’antan.

“Je suis une femme de droite, française, marocaine et africaine j’aurai à cœur de porter cette mission de rapprochement avec détermination”, relève-t-elle.

“Je proposerai notamment de rétablir et d’augmenter les budgets alloués à la francophonie. Je mettrai en place un partenariat de coopération décentralisée avec l’association des maires de France présidée par mon ami David Lisnard, permettant ainsi de favoriser et renforcer ces liens d’amitiés”, explique la candidate des Républicains.