Rabat – Dans le nouveau gouvernement nommé jeudi par SM le Roi Mohammed VI, la proportion de femmes ministres a presque doublé en comparaison avec la formation précédente, renforçant ainsi l’orientation du Royaume visant à assurer l’équité et la parité dans les postes de décision.
Sept femmes ont ainsi occupé des portefeuilles ministériels, alors qu’elles étaient au nombre de quatre auparavant, ce qui témoigne d’une volonté affichée de renforcer la représentativité de la gente féminine dans les postes de pouvoir.
Cette amélioration de la représentativité féminine prend un relief particulier d’autant plus que le nombre des partis de la majorité gouvernementale est réduit à trois formations politiques, en l’occurrence le Rassemblement National des Indépendants (RNI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et le Parti de l’Istiqlal (PI).
Le gouvernement dirigé par M. Aziz Akhannouch comprend des profils de femmes qui ont été reconduites, alors que d’autres occupent pour la première fois un poste ministériel. Dotées de parcours riches et variés, certaines se sont vues attribuer des secteurs stratégiques, comme le ministère de l’Économie et des Finances et celui de la Santé et de la Protection sociale.
Pour la première fois dans les annales des gouvernements marocains, c’est une femme qui veillera sur la gestion de l’économie et des finances du pays. La nouvelle argentière du Royaume, Nadia Fettah Alaoui, une femme d’affaires, a déjà montré ses preuves à la tête du ministère du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Économie sociale dans le gouvernement de Saâd Dine El Otmani.
Pour Beaucoup, Mme Fettah Alaoui, avec une carrière de 20 ans dans le monde de la finance et de l’assurance, cristallise le renouveau et la compétence recherchés dans ce nouvel Exécutif.
Idem pour le département de la Santé et de la Protection sociale qui sera sous la férule de Mme Nabila Rmili. Première femme à occuper ce poste, Mme Rmili a fait sa carrière dans le domaine de la santé publique. Directrice régionale de la Santé de Casablanca-Settat et l’un des visages de la gestion de la Covid-19 dans la région la plus touchée par la pandémie, Mme Rmili a été nouvellement élue maire de la capitale économique lors du scrutin du 8 septembre dernier.
D’autres nouveaux profils ont fait leur entrée dans l’Exécutif, à savoir l’avocate Fatima Ezzahra El Mansouri, fraîchement élue à la tête de la mairie de Marrakech, et qui vient d’être nommée ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville.
Il en va de même pour Fatim-Zahra Ammor, qui hérite du portefeuille du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire. Consultante indépendante en développement des affaires et stratégies marketing (Luxembourg-Casa), elle a été commissaire générale d’Expo Milano 2015 et directrice du Festival Timitar.
Leila Benali fait également son entrée au gouvernement pour présider aux destinées du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable. Membre de la commission spéciale sur le modèle de développement, elle est actuellement “chief economist” à International Energy Forum.
Parmi les visages féminins du nouveau cabinet, Aouatif Hayar coiffera le département de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille. Titulaire d’un doctorat en traitement du signal et des télécommunications de l’Institut national polytechnique de Toulouse, elle est présidente de l’Université Hassan II de Casablanca et membre du Conseil d’administration de l’ISCAE de Casablanca, de l’École centrale de Casablanca, de l’Institut Pasteur et membre du CHU de la métropole.
Ghita Mezzour sera, quant à elle, à la tête du ministère délégué chargé de la Transition numérique et de la réforme administrative. Professeur à l’université Internationale de Rabat et professeur visiteur à l’université Maryland au College Park, elle est titulaire d’un Ph.D Génie électrique et informatique de Carnergie Mellon University et d’un Master en systèmes de communication de l’École polytechnique Fédérale de Lausanne.
Il va sans dire que cette nouvelle architecture gouvernementale donne une image reluisante sur les progrès réalisés par la femme marocaine dans divers domaines, ainsi que sur sa participation agissante dans la vie politique, économique et sociale du pays.