Par Amal TAZI.
Rabat – La nouvelliste Loubaba Adnan El Alaoui vient de publier son deuxième recueil mettant un coup de projecteur sur la femme marocaine qui “vit avec les aléas de son époque”.
Intitulé “Le clochard et les oiseaux” (Editions Marsam), ce recueil de 207 pages est constitué de 19 nouvelles (dont le titre éponyme) ancrées dans la réalité socio-culturelle marocaine à fort impact sur les conditions de vie de la femme et sa place dans la société.
Ces nouvelles “relatent nos us et coutumes et retracent l’histoire de notre pays à nos jours, des années 50 après l’indépendance du Maroc, à un passé tout proche (période du Covid)”, confie l’auteure dans un entretien à la MAP.
Après son premier coup d’essai, “Le caftan jaune” (2010), à travers lequel Loubaba Adnan El Alaoui fait revivre pour ses lecteurs Fès, lieu de son enfance, l’écrivaine revient sur les mêmes lieux, mais aussi ailleurs, pour de nouvelles histoires “aussi improbables que surprenantes”.
La parente pauvre dans la vieille médina de Fès, Rabha à Paris, Karen Weisz à Princeton, un pauvre hère sous le miroitement du soleil et la danse des oiseaux… sont autant de personnages, “des êtres attachants et singuliers” dont Loubaba Adnan El Alaoui brosse le portrait dans cette oeuvre.
Le point commun entre toutes ces nouvelles ? “La réalité marocaine et la femme marocaine”, dira l’auteure.
“C’est une femme qui vit avec les aléas de son époque et qui n’est pas misérable”, insiste Loubaba qui veut bien reprendre à son compte l’expression d’une amie: “c’est une femme debout”.
Outre les origines fassies de l’écrivaine, on retrouve dans le livre notamment des clins d’œil aux auteurs préférés de cette passionnée de lecture et de la littérature russe en particulier, à son expérience de professeure de langue française à Rabat, ou encore à sa situation actuelle de grand-maman comblée qui compte bien profiter de sa retraite pour accorder plus de temps à sa famille et ses quatre petits-enfants.
D’ailleurs, si elle a attendu si longtemps avant la réalisation de son deuxième recueil, c’est en raison de ses engagements envers sa famille à laquelle elle est très attachée.
“Je suis avant tout une maman et une grand-mère très proche des siens. J’ai été très sollicitée par ma petite famille lorsque mes petits-enfants étaient en bas âge. Aujourd’hui, ils sont autonomes”, explique-t-elle.
La même affection maternelle prédomine quand elle parle des personnages qu’elle met en scène dans ses récits.
“A l’image d’une maman qui aime tous ses enfants, je n’ai vraiment pas de préférence pour un personnage en particulier”, affirme celle qui a opté pour la nouvelle comme genre littéraire au vu de son “style concis” qui permet d’”en dire beaucoup en peu de mots”.
Dans ses écrits, l’auteure se dit très influencée par “la réalité marocaine”. “Surtout par le milieu social où j’ai vécu et dans lequel j’ai baigné. Je ne peux parler que de ce que je connais”, conclut-elle.
Après des études de littérature française à Rabat, Loubaba Adnan El Alaoui obtient un doctorat de 3ème cycle à la Sorbonne portant sur la littérature maghrébine. Elle a enseigné au Centre Pédagogique Régional de Rabat (CPR) de 1986 à 2006.