Par Thami EL WAHABI.
Settat– Chaque jour, en rejoignant son poste au Service préfectoral de la santé à la préfecture de police de Settat, Rajaâ Bouhaj, commissaire de police principale et médecin-dentiste, multiplie les consultations et les soins dentaires, sans jamais se départir de son sourire. Au grand plaisir de ses patients policiers rassurés par sa sérénité et son habilité malgré le mal de dent.
Pourtant cette lauréate de la Faculté de médecine dentaire Hassan II de Casablanca n’était pas prédestinée à exercer son métier de dentiste dans les rangs de la police, puisqu’elle a travaillé pendant des années dans le secteur privé. Mais dans un désir irrépressible de changer de cap, Rajaâ Bouhaj, 39 ans et maman d’un garçon de six ans, décide un jour de rejoindre l’Institut Royal de Police à Kénitra, où elle effectue avec succès son stage de formation.
Elle confie à la MAP qu’elle a travaillé à son compte auparavant dans plusieurs villes, notamment Tiznit puis Dakhla pendant six ans dans son cabinet dentaire avant de décider de se fixer en famille à Casablanca et d’y ouvrir un nouveau cabinet. Elle ressent alors un besoin pressant de reconversion en passant du secteur privé au public. Et heureuse coïncidence, la Direction générale de la Sûreté nationale lance en ce moment précis un concours pour le recrutement de chirurgiens-dentistes.
A 37 ans, elle décide de passer le concours malgré la désapprobation manifestée au début par sa famille, redoutant pour elle ce changement de cap. À cet égard, la commissaire principale souligne l’importance d’avoir confiance en soi et d’assumer ses choix.
Une année et demi après son affectation, son choix s’avère être pertinent malgré certaines contraintes, liées tout particulièrement à la difficulté parfois de concilier entre les devoirs familiaux et les exigences de la fonction comme elle l’avoue sans complexe.
Mais grâce au soutien et à l’amour de sa famille, ainsi que les encouragements de ses collègues, la jeune commissaire principale assure qu’elle a pu surmonter toutes les difficultés, remplissant sereinement et en toute confiance ses devoirs familiaux et professionnelles.
Notant que sa situation est semblable à toutes les femmes actives ayant à charge des enfants à éduquer et à instruire, Rajaâ Bouhaj pense que le débat sur la participation féminine dans la société marocaine est devenu obsolète à l’heure où la femme marocaine a réussi à s’imposer dans pratiquement tous les domaines.
Et de conclure en assurant qu’il est possible de changer de cap à n’importe quel moment dans sa vie à condition d’avoir confiance en soi et de s’accrocher à ses rêves.