Tanger- Le Centre Nordique pour la transformation des conflits et l’Association Karama pour le développement des femmes ont lancé, vendredi à Tanger, la 2è édition du programme “OUM Action”, visant à renforcer le rôle effectif des mères pour prévenir la violence chez les jeunes.

Ce programme, appuyé par le ministère des Affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas, vise à renforcer les capacités pratiques des mamans, au niveau des villes de Tanger, Tétouan, Meknès et Fès, et à œuvrer de manière efficace pour la construction de la résilience des jeunes vulnérables, afin de prévenir et de lutter contre la violence, et ce grâce à l’appui et à l’accompagnement des acteurs de la société civile.

Cette édition se caractérise par le renforcement des moyens de coordination entre les composantes de la société civile, les autorités locales et les conseils élus, en vue d’assurer un accompagnement idoine des mamans, à même de les doter des moyens et compétences nécessaires pour amener les jeunes à renoncer à la violence en renforçant leur résilience.

Ce programme vise également à ériger des ponts d’échanges de bonnes pratiques entre les quatre villes, en tenant compte des spécificités de chaque ville, à même de développer des approches innovantes en matière de prévention de la violence chez les jeunes , menées par les communautés locales, dans le cadre d’une démarche participative nécessitant une implication effective des composantes de la société civile, des institutions, des autorités locales et des conseils élus locaux.

Dans une déclaration à M24, la chaîne d’information en continu de la MAP, le directeur exécutif du Centre Nordique pour la transformation des conflits, Noufal Abboud, a souligné que ce programme, dans sa deuxième phase, lancée à Tanger et à Meknès, travaillera de manière profonde avec les mères de Tanger, pour renforcer leurs capacités à prévenir la violence chez les jeunes et les enfants, notant que la première phase a permis de travailler avec 25 femmes à Tanger, dont 10 sont devenues des formatrices, et chacune d’entre elles va former dix femmes par an.

Il a précisé que l’action dans le cadre de ce programme, dont la première phase a été amorcée à la ville de Tanger en 2020, se fait de manière participative avec la société civile, les autorités locales, les académiciens et ceux qui s’intéressent au rôle des femmes dans la prévention de la violence.

“Nous sommes convaincus que pour éviter la violence chez les jeunes, nous devons oeuvrer pour le renforcement de l’autonomisation des femmes et le soutien de la résilience de la famille”, a-t-il insisté, ajoutant “compte tenu du rôle central de la mère au sein de la famille, nous cherchons à l’investir dans un espace plus large au sein de la société”.

Dans une allocution à cette occasion, Fred Dujin, responsable à l’Ambassade des Pays-Bas au Maroc, a indiqué que ce programme bénéficie du soutien du ministère néerlandais des Affaires étrangères, au vu de l’expérience pionnière de son pays qui s’appuie sur les mères pour la rééducation des comportement des enfants et des jeunes, rappelant que les Pays-Bas avaient lancé un programme faisant recours aux mères pour aider les adolescents à construire leur avenir, qui a été couronné de succès et adopté par un certain nombre de pays.

De son côté, Fatima Zahra Benoughazi, directrice des programmes du Centre Nordique pour la transformation des conflits, a précisé que la deuxième phase de ce programme, qui s’étalera sur deux ans, vise à renforcer le rôle effectif des mères au sein de la famille et de la société, et à bénéficier de leur intuition, afin de détecter les signes de violence chez les enfants, estimant que la détection précoce de ces signes permet de réorienter le comportement des enfants.

Le Centre Nordique pour la transformation des conflits est une organisation indépendante créée en 2018 et basée à Stockholm. Il œuvre au niveau mondial pour la consolidation d’une paix positive durable, à travers trois axes principaux, à savoir la réduction des conflits, de la pauvreté et de la migration liée au climat, le renforcement du rôle actif des femmes dans la résolution et la prévention des conflits, et la promotion de l’égalité d’accès à l’information, en tant que droit fondamental dans les sociétés en transition.