Rabat- Oxfam Maroc a lancé une étude sur “les violences contre les Femmes à l’aune de la loi et du contexte pandémique”, a indiqué mercredi l’organisation dans un communiqué.

Réalisée en partenariat avec Economia et la chaire Fatima Marnissi, cette étude a été annoncée lors d’un séminaire-débat qui s’inscrit dans le cadre des activités organisées par Oxfam au Maroc pour la commémoration des 16 jours d’activisme, précise le communiqué.

Ce séminaire a été dédié à la discussion de l’étude évaluant la loi 103-19 portant sur les violences basées sur le genre trois ans après sa promulgation en termes de réglementation, de vécu et de représentations de la loi à l’aune du contexte Covid-19.

Cette étude s’est basée sur l’expérience des différents acteurs concernés par cette loi, notamment la société civile, le corps des juges, l’ordre des avocats et les femmes survivantes des violences.

“La pandémie liée à la Covid-19 et la période de confinement ont exacerbé les violences contre les femmes et ont mis la lumière sur les lacunes de la loi et des dispositifs mis en place pour protéger cette frange sociale”, a souligné Oxfam Maroc.

Ce contexte a aussi permis de relancer le débat sur les inégalités induites par les rôles que la société assigne à la femme et à l’homme notamment la répartition des tâches basées sur le genre, les masculinités positives et la charge mentale, a poursuivi la même source.

De même, le sondage lancé sur Facebook a abouti au même constat, fait savoir le communiqué, ajoutant que ces résultats confirment les données de l’enquête de l’HCP réalisée en 2019 qui a conclu que plus de la moitié des femmes et des hommes ne connaissent pas la loi 103-13.

Par ailleurs, seulement 41% des femmes sont au courant de l’opérationnalité de cellules d’accueil relevant des institutions publiques (DGSN, Gendarmerie Royale, ministère de la Santé) et restent mieux informées des services proposés par des structures institutionnelles dédiées aux femmes et filles survivantes de violence.

Oxfam Maroc réitère son engagement à continuer la réflexion, le débat et la mobilisation sur la problématique des violences faites aux femmes et aux filles surtout dans un contexte de pandémie, à la lumière de la loi 103-13, dont vient de nous confirmer des enseignements et des recommandations formulées à deux niveaux : Le premier permet de retenir un principe d’amélioration ou de réforme et le second des mesures concrètes à adopter.

Pour une réforme globale et à l’écoute des parties prenantes, Oxfam Maroc recommande la combinaison de deux impératifs : la possibilité de réforme de la loi 103.13 et le devoir d’amélioration du rendement institutionnel.

Cela implique conformité avec constitution et engagements internationaux, l’adoption d’une loi-cadre, la clarification des responsabilités et la réforme du code pénal et du code de la famille, a estimé la même source.

Pour une sensibilisation élargie et des formations ciblées, il faut déployer des efforts d’accompagnement de la loi pour atténuer les résistances sociales qui enfreignent l’application et l’impact. D’où le besoin de sensibilisation multi-acteurs, de faire réviser les manuels scolaires, de la transparence et formation du parquet en genre et dans les hôpitaux, commissariats et brigades pour une prise en compte des doléances des femmes survivantes de violence.

Pour une politique de protection cohérente et efficace, cela exige de renforcer la cohérence et l’accessibilité des mécanismes de protection mises à disposition par l’État, et de reconnaître aux associations un rôle de tiers de confiance sur des sujets aussi sensibles et de les doter des moyens nécessaires.

Pour une large communication sur la loi et ses parties prenantes, il faut transformer des perceptions et des représentations au sujet de l’intégrité des femmes et lutte efficace contre la violence qu’elles subissent, et ce à travers une communication qui privilégie les langues parlées et formats accessibles, les meilleures pratiques des associations, espaces dédiés dans le rural, caravanes de sensibilisation et mécanismes de ciblage par la société civile, d’après le communiqué.