Les réalisations de l’Entraide nationale dans le domaine de l’autonomisation de la femme marocaine ont été au menu d’un colloque tenu, mardi à Rabat, à l’initiative de la Commission Genre Social de cette institution fondée en 1957.

Cette rencontre organisée en partenariat avec le Centre maghrébin des études et recherches en information et communication, a permis des échanges et des réflexions sur les évolutions de la question de la femme depuis des années dans l’objectif de garantir une meilleure présence des femmes dans les postes de décision et de responsabilité.

L’Entraide nationale a toujours joué un rôle de premier plan dans les domaines de l’éducation sanitaire, alimentaire et de lutte contre l’analphabétisme, a souligné le directeur de l’Entraide nationale Mehdi Ouasmi, relevant que les femmes ont grandement tiré profit de ces services dans une logique de promotion du principe de l’égalité des chances.

Cet acteur institutionnel en matière d’assistance sociale, a-t-il dit, place aussi les personnes âgées ou en situation de handicap ainsi que les enfants au cœur de ses plans d’actions.

La création de l’Entraide nationale en 1957 par Feu SM Mohammed V avait pour but de faire face aux différents déséquilibres sociaux induits par la colonisation, a-t-il rappelé, ajoutant qu’elle cible par ses prestations notamment les personnes hébergées dans les centres de protection sociale.

Soukaina Sarbout, membre du Centre maghrébin des études et recherches en information et communication, a de son côté indiqué que cette rencontre se tient dans des circonstances exceptionnelles liées à la pandémie de Covid-19 qui a exigé une redéfinition des priorités et a démontré de manière concrète l’importance du service public, particulièrement dans la sphère sociale.

En chiffres, quelque 439.000 femmes sont en situation de chômage, soit 29,7% du volume global du chômage au deuxième trimestre 2020, a fait savoir Mme Sarbout, citant les statistiques du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Les femmes restent plus touchées par le chômage que les hommes, avec un taux de 15,6% contre 11,3% chez les hommes.

Ainsi, le taux d’activité des femmes n’est que de 20,8% (21,9% au deuxième trimestre 2019), largement en deçà de celui des hommes (69,7%), toujours selon Mme Sarbout.

En outre, le nombre total hebdomadaire d’heures effectives travaillées par les femmes a sensiblement chuté pour atteindre 42 millions d’heures (avec une moyenne de 18 heures par semaine) au deuxième trimestre de 2020, contre 90 millions d’heures (moyenne de 35 heures par semaine) à la même période de l’année précédente.

Le colloque initié en commémoration de la Journée nationale de la femme marocaine (10 octobre) a été l’occasion de jeter la lumière sur la question de la femme de manière globale, et plus particulièrement les réalisations accomplies par l’Entraide nationale en vue d’améliorer la condition de la gente féminine.