Rabat- Le potentiel féminin au niveau du marché du travail est “sous valorisé” a affirmé, jeudi à Rabat, le Haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami.

S’exprimant lors d’une rencontre organisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) autour de la thématique ”l’égalité de genre, impératif du développement durable”, M. Lahlimi a fait savoir que le taux de chômage augmente en parallèle avec le niveau d’instruction, notant que la situation des femmes est beaucoup plus problématique, notamment, les diplômées de l’enseignement supérieur qui rencontrent de grandes difficultés à accéder à l’emploi, avec un taux de chômage de 33% contre 22% parmi les hommes.

En plus de la sous-valorisation du potentiel féminin dans le marché du travail, la qualité de l’emploi de la femme reste faible, affirme le Haut-Commissaire au Plan, précisant que “quand celles-ci accèdent à l’emploi, celui-ci est dominé par l’emploi non rémunéré et une inégalité forte dans sa rémunération”.

A cet égard, il a précisé que 64% des femmes actives occupées ont un emploi rémunéré contre 91% pour les hommes.

En outre, la quasi-totalité des branches présente un écart salarial significatif de l’ordre de 30% en défaveur des femmes, qui est très fort dans l’industrie où l’indice de parité affiche 2,4, a ajouté M. Lahlimi, notant que la femme est en fait piégée par le poids historique des rapports sociaux.

La tendance baissière du taux d’activité des femmes est l’une des caractéristiques structurelles de la situation de la femme au Maroc, a-t-il souligné, précisant que ce taux est situé aujourd’hui à près de 21%, “dénotant de la faible valorisation du potentiel que constitue, en particulier, les femmes inactives”.

Comparant les deux périodes de 2000-2009 et celle de 2010-2019, M. Lahlimi a fait remarquer que la contribution de la femme à la croissance économique est passée de 22% durant la première décennie des années 2000 à une contribution négative de 33% durant la deuxième décennie.

Cette perte est attribuable en grande partie à l’augmentation de l’inactivité de la femme qui a enregistré une contribution négative de presque 16% à la croissance économique, estime M.Lahlimi.

Par ailleurs, M. Lahlimi a affirmé que dans les conditions actuelles des structures économiques et en prenant en considération leurs caractéristiques individuelles et socio-économiques, les estimations du potentiel féminin montrent que près de 1,7 million de femmes inactives pourraient devenir des actives occupées en situation de salariat.

Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi, cette rencontre, organisée en partenariat avec ONU-Femmes et avec l’appui de l’Union européenne, est l’occasion de présenter, pour en débattre, les résultats des travaux statistiques et études réalisées par le HCP sur la situation de genre dans différents secteurs d’activité du Royaume.