Le harcèlement sexuel est le principal acte de violence faite aux femmes dans les lieux publics, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Parmi les 12,6% des femmes qui ont été violentées dans les lieux publics durant les 12 derniers mois, 7,7% ont été victimes de violence sexuelle, 4,9% de violence psychologique et 3% de violence physique, précise le HCP dans son rapport sur les violences faites aux femmes et aux filles, relatif à l’enquête nationale sur les violences à l’encontre des femmes et des hommes en 2019.
“Ce sont les femmes citadines qui sont les plus exposées à la violence sous toutes ses formes”, fait savoir la même source, notant que la prévalence atteint 15,6% en milieu urbain, le double de celle enregistrée en milieu rural (7,1%).
Aussi, elles sont 9,5% de femmes citadines à être victimes de violence sexuelle (contre 4,2%, en milieu rural), 3,8% ont subi une violence physique (contre 1,5%) et 6,2% ont enduré une violence psychologique (contre 2,6%), relève le HCP, soulevant que les violences physique et/ou sexuelle font 12,2% de victimes citadines (contre 5,3%).
Selon l’enquête, la violence sexuelle dans l’espace public représente, à elle seule, 50% de l’ensemble des violences sexuelles vécues par les femmes, tous espaces confondus, et 81% des violences sexuelles vécues dans les espaces hors conjugal.
Les violences, toutes formes confondues, touchent davantage les filles et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans (22%), les célibataires (27%), les élèves et les étudiantes (36,5%), les femmes ayant un niveau d’enseignement supérieur (23%) et les ouvrières (23%).
Inscrite dans l’élan de production, de diffusion et d’utilisation de statistiques sensibles au genre en appui aux politiques publiques, la réalisation de l’enquête nationale sur la violence à l’encontre des femmes et des hommes 2019 contribue aux efforts du Maroc dans le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2030, et plus particulièrement de l’ODD 5, dédié à l’égalité entre les sexes.
Cette enquête a été réalisée avec l’appui de l’ONU-Femmes, entre février et juillet 2019,auprès d’un échantillon de 12000 filles et femmes et de 3000 garçons et hommes, âgés de 15 à 74 ans, représentant les diverses couches sociales et les régions du pays.
L’enquête 2019, tout en permettant d’appréhender les différentes formes de violence et contextes de leur survenue, aborde les déterminants de la violence, les perceptions sociales ainsi que les impacts sociaux et économiques engendrés par cette violence sur l’individu, le ménage et la société.