Larache – Les défis auxquels font face les femmes exerçant la profession d’adoul ont été examinés, vendredi à Larache, lors d’une conférence tenue sous le thème “La femme adoul, entre l’absence des garanties juridiques et les défis d’exercice de la profession”.

Organisée par le Conseil régional des adouls de la circonscription de la Cour d’appel de Tanger, en partenariat avec la faculté polydisciplinaire de Larache et l’Ordre national des adouls, cette conférence a été l’occasion pour les intervenants de s’arrêter sur l’ouverture de la profession d’Adoul, en 2018, à la gente féminine, la considérant comme un événement exceptionnel.

Cette rencontre permet de rendre hommage aux femmes ayant accédé à la profession d’adoul, ce qui est considéré comme un grand événement ayant été possible grâce à la Décision Royale autorisant la femme à exercer cette profession, a expliqué le président du Conseil régional des adouls de la circonscription de la Cour d’appel de Tanger, Mohamed Chtibate.

“Avant 2018, personne ne pensait qu’une femme pouvait exercer cette profession, surtout que dans notre culture héritée et transmise, un adoul est toujours un homme”, a fait savoir M. Chtibate dans une déclaration à la MAP, notant que malgré ce grand pas vers l’avant, les femmes adouls font encore face à certains défis, notamment en termes de législation.

Pour sa part, le président de l’Ordre national des adouls au Maroc, Mohamed Sassioui, a relevé que cette conférence scientifique s’intéresse principalement à la femme adoul et à ses besoins actuels alors qu’elle a intégré la profession.

“L’événement phare qui a marqué la profession d’adoul est la Décision Royale relative à l’ouverture devant la femme de cette profession, une décision qui consacre le principe de l’égalité”, a dit M. Sassioui.

Il a, en outre, mis l’accent sur la nécessité d’adopter une loi juste et équitable qui garantit à la femme adoul l’ensemble de ses droits professionnels, précisant que l’Ordre oeuvre aux côtés du ministère de la Justice, avec l’espoir de mettre en place un projet de loi répondant à tous les besoins de la femme adoul.

Quant au secrétaire général du Conseil régional des adouls de la circonscription de la Cour d’appel de Tanger, Abdellatif Lahboussi, il a noté que cette manifestation intervient après plus de cinq mois d’exercice de cette profession de la part des femmes, ayant permis de relever nombre de contraintes et de difficultés auxquels font face les femmes adouls.

La majorité de ces contraintes se rapportent à la loi relative à la profession d’adoul, dont l’amendement devait accompagner l’accès de la femme à cette profession, a-t-il poursuivi, relevant que cette conférence permettra d’élaborer des recommandations visant à mettre en place un ensemble de garanties en faveur des femmes adouls.

La conférence, qui a connu la participation de femmes adouls, avocates et des femmes oeuvrant dans le domaine de la justice, s’est penchée sur plusieurs sujets, dont l’égalité des sexes, l’accès de la femme à la profession d’adoul et les revendications professionnelles des femmes adouls.