Johannesburg- La violence à l’égard des femmes représente toujours un défi de taille pour la société sud-africaine, nécessitant d’entamer une réflexion sur les formes de masculinité prédominantes dans le pays, a indiqué le chercheur universitaire Malehoko Tshoaedi.

«Les formes dominantes et agressives de masculinité hégémonique en Afrique du Sud ne permettent pas aux hommes et aux femmes de mener une vie épanouie et interconnectée», a déclaré M. Tshoaedi dans un webinaire sur le rôle des jeunes dans la prévention de la violence sexiste et du fémicide (VBG).

Il a expliqué que la masculinité hégémonique constitue une pratique qui légitime la position dominante des hommes dans la société, tout en justifiant la subordination des groupes marginalisés et des femmes.

Soulignant que les disparités sociales, l’inégalité des chances et les stéréotypes constituent des facteurs qui favorisent ce fléau, il a noté qu’il est essentiel de développer de nouvelles formes de masculinités qui permettraient de promouvoir l’égalité des sexes dans le pays.

M. Tshoaedi, professeur au Département de sociologie de l’Université de Johannesburg, a ajouté que «la masculinité bienveillante consiste à ce que les hommes repensent le concept de pouvoir et la façon dont ils l’utilisent. Cela requiert de s’engager dans une résistance contre la domination et le contrôle patriarcaux nuisibles».

Pour sa part, le président du Comité de prévention de la criminalité chez les jeunes, Sipho Rataza, a déclaré que la criminalité et la violence sont prédominantes dans la société sud-africaine, mettant l’accent sur la nécessité de mettre en place des mesures capables de remédier à ce problème.

À cet égard, il a noté que la Stratégie nationale intégrée de prévention de la criminalité chez les jeunes est axée sur plusieurs piliers, notamment le renforcement de la police communautaire, la sensibilisation, l’autonomisation des jeunes, ainsi que le renforcement des capacités des catégories les plus vulnérables.

La violence à l’égard des femmes constitue une source de préoccupation majeure pour les autorités sud-africaines. Le Président Cyril Ramaphosa a souligné récemment que les violences contre les femmes se poursuivent sans relâche et traduisent la réalité d’une nation en guerre contre elle-même.

Les responsables du Service de police sud-africain (SAPS) ont révélé que les crimes de contact commis contre les femmes au premier trimestre de cette année ont connu une augmentation dans plusieurs catégories, les tentatives de meurtre étant en tête avec 21,5 %, soit 263 cas de plus.

Ils ont précisé que les meurtres de femmes ont augmenté de 7,9 % durant cette période, soit 71 cas supplémentaires par rapports à l’année dernière, tandis que les agressions ont augmenté de 0,7 %, ou 107 cas supplémentaires.