La Paz – La justice bolivienne a rejeté, une nouvelle fois, la demande de l’ancienne présidente Jeanine Anez de mettre fin à la détention préventive dont elle fait l’objet depuis mars dernier pour « sédition présumée, terrorisme et complot ».

Un magistrat de La Paz a pris cette décision après une audience de plus de quatre heures au cours de laquelle la défense de l’ex-présidente a demandé son assignation à résidence, rapporte le quotidien bolivien « La Razón ».

Au cours de l’audience, Anez a affirmé que le gouvernement du président Luis Arce a « menti de manière flagrante » lors d’une réunion du Comité des Nations Unies (ONU) contre la torture (CAT) à Genève, en affirmant qu’elle n’avait pas été emprisonnée pour ces crimes présumés.

Anez a ajouté qu’elle est victime d’une « aberration judiciaire » et qu’elle est devenue une « proie politique » du gouvernement du Mouvement pour le socialisme (MAS) au pouvoir.

En outre, elle a exigé que le juge « agisse avec courage et dans le cadre du droit » et de cesser la situation de « soumission totale de la magistrature et du parquet au gouvernement ».

“Je suis une prisonnière politique et je veux retrouver ma liberté”, a déclaré l’ancienne présidente, dont la défense a soutenu sa demande d’assignation à résidence, considérant que les risques procéduraux, tels que l’évasion et l’entrave à l’enquête, n’étaient pas fondés pour continuer à l’emprisonner.

Anez est en prison préventive depuis le 15 mars, accusée de sédition, de terrorisme et de complot en raison de son rôle présumé dans le cadre de la crise post-électorale de 2019 qui avait conduit l’ancien président Evo Morales à quitter le pays sous la pression de la rue.

Lors des élections organisées cette même année, Evo Morales était proclamé vainqueur pour un quatrième mandat, alors que son principal rival, Carlos Mesa, a dénoncé une « fraude gigantesque ».

L’Organisation des États américains (OEA) avait évoqué alors des « irrégularités » électorales.

Les émeutes post-électoraux avaient fait plus de 30 morts.

Face à la vacance du pouvoir, Anez, qui était membre du Sénat, a été proclamée présidente par intérim selon les termes de la Constitution.