Marrakech – Les participants à une rencontre régionale organisée, mardi à Marrakech, sous le thème “la digitalisation du ministère public et les associations de la société civile : Quelle protection pour les femmes contre les violences ?”, ont affirmé que la digitalisation des services prodigués par les magistrats du Parquet sont susceptibles de renforcer le mécanisme de protection des femmes victimes de violence.

Lors de cette rencontre, initiée par la commission régionale chargée de la prise en charge des femmes victimes de violence relevant de la circonscription de la Cour d’appel de Marrakech, en partenariat avec l’Association “Nawat” pour la femme et l’enfant à Chichaoua, les intervenants ont indiqué que le développement de plateformes numériques dédiées à la réception et à l’activation des plaintes de violences à l’égard des femmes permettra d’accélérer les procédures de protection prévues par la loi au profit des femmes et des enfants.

A ce propos, le président de la commission régionale de lutte contre la violence à l’égard des femmes à la circonscription de la Cour d’appel de Marrakech, Moulay Hassan Souidi, a mis en avant l’arsenal juridique encadrant le système de protection des femmes contre les diverses formes de violence, notamment la loi 103.13, entrée en vigueur en septembre 2018.

M. Souidi, également substitut du procureur général près la Cour d’appel de la cité ocre, a relevé que ce cadre juridique tend à assurer une protection juridique aux femmes victimes de violence, à travers quatre aspects, à savoir la prévention, la protection, la répression et la prise en charge.

Il a affirmé que la création d’une plateforme numérique pour la prise en charge des femmes victimes de violence ou des enfants, au niveau régional, contribuera à accélérer le règlement des plaintes et à renforcer la protection des femmes contre les comportements criminels qu’elles pourraient subir de la part des hommes.

De son côté, la présidente de l’Association “Nawat” pour la femme et l’enfant, Amina Byouz, a indiqué que la société civile est un partenaire fondamental dans la protection des femmes et des enfants victimes de violence et la promotion des meilleures pratiques en matière de réponse des pouvoirs publics aux questions de violence.

Mme Byouz a insisté sur la nécessité d’assurer aux femmes la protection “suffisante” contre les violences dont elles sont victimes, y compris la mise en œuvre des mesures de protection prévues par la loi et le développement de nouveaux instruments, tels que la réception des plaintes par voie numérique et la garantie des services d’hébergement aux femmes violentées.

Elle a aussi appelé à la mise en place de stratégies communes entre les acteurs publics (cellules régionales de prise en charge des femmes victimes de violence) et privés (société civile) pour surmonter tous les obstacles qui empêchent les femmes de dénoncer les violences, et identifier les entraves juridiques existantes afin de garantir les moyens de protection appropriés.

En marge de cette rencontre, il a été procédé à l’annonce de la création d’une plateforme électronique de la commission régionale de prise en charge des femmes victimes de violence dans la circonscription de la Cour d’appel de Marrakech, qui permettra aux femmes victimes de violence de déposer les plaintes par voie électronique et de leur épargner le déplacement au siège de la Cour.

Il a été aussi procédé à la signature d’une convention de partenariat entre ladite commission régionale et nombre d’associations de la société civile, en vue du renforcement des capacités des acteurs associatifs dans le domaine de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et l’appui de la commission dans la protection des femmes violentées.