Nations Unies (New York)- Les Nations Unies ont appelé, mardi, la communauté internationale à soutenir les femmes en Haïti qui sont aux prises avec la violence et l’effondrement de l’économie.

“Alors que l’économie haïtienne est au bord de l’effondrement, les habitants de la capitale Port-au-Prince sont confrontés à la violence croissante des gangs, avec une augmentation des récits de meurtres, d’enlèvements, de viols et de déplacements forcés”, a déploré l’agence des Nations Unies spécialisée dans la santé sexuelle et reproductive (UNFPA).

Pour l’agence onusienne, l’accès aux quelques centres de santé et hôpitaux qui fonctionnent encore est devenu dangereux, voire impossible.

“Ne pas pouvoir recevoir des soins de santé sexuelle et reproductive critiques met en danger la vie des femmes et des filles dans le besoin, en particulier les survivantes de violences sexuelles et environ 85.000 femmes actuellement enceintes – dont environ 30.000 doivent accoucher en pleine crise au cours des trois prochains mois”, a souligné l’agence dans un communiqué de presse.

Selon l’ONU, Haïti a déjà le taux de mortalité maternelle le plus élevé d’Amérique latine et des Caraïbes. Aujourd’hui, avec l’intensification des combats dans la capitale et de nombreux services essentiels et établissements de santé toujours endommagés ou détruits dans le sud du pays à la suite du tremblement de terre de l’année dernière, les besoins humanitaires montent en flèche : plus de 4,9 millions de personnes ont actuellement besoin d’aide, dont quelque 1,3 million de femmes en âge de procréer.

Pour assurer des services de santé sexuelle et reproductive aux femmes et aux filles piégées dans des zones autrement inaccessibles, huit cliniques mobiles soutenues par l’UNFPA seront déployées et travailleront en collaboration avec les centres de santé locaux, a fait savoir l’agence onusienne qui forme également des défenseurs communautaires pour les sensibiliser aux risques et aux mesures de protection contre la violence sexiste, ainsi qu’aux services de santé et aux espaces sûrs de rétablissement disponibles pour les survivantes.

Au-delà de la réponse immédiate, il reste encore beaucoup à faire pour éviter que la crise ne dégénère de manière incontrôlable, a-t-elle souligné, ajoutant qu’un accès sûr aux prestataires de soins de santé et le financement des services sont nécessaires de toute urgence pour prévenir des niveaux élevés de grossesses non désirées, de décès maternels et pour protéger les femmes et les filles contre la violence sexuelle.