Guelmim – Presque 7 filles et femmes sur 10 ont subi au moins une forme de violence durant leur vie au niveau de la région de Guelmim-Oued Noun, soit 67.2% (contre 82,6% au niveau national), selon une note d’information de la direction régionale du Haut-Commissariat au Plan (HCP) à Guelmim.

Au total quelque 116.000 filles et femmes âgées de 15 à 74 ans seraient concernées par la violence, lit-on dans cette note d’information intitulée “La violence à l’encontre des filles et des femmes dans la région de Guelmim-Oued Noun”, dont les conclusions sont tirées de la deuxième “Enquête nationale sur la violence à l’encontre des femmes et des hommes au Maroc” réalisée entre février et juillet 2019.

La violence psychologique contre les femmes reste plus répandue (58,1%) que celle physique (24,6%) ou sexuelle (20.7%), relève-t-on, précisant que durant les 12 derniers mois précédant l’enquête, plus de 62.000 filles et femmes dans la région de Guelmim Oued Noun (36,2% contre 57,1% au niveau national) ont subi un acte de violence, toutes formes confondues.

Le constat précédent, par rapport à la violence durant toute la vie, se confirme durant les 12 derniers mois précédant l’enquête, montrant que la violence psychologique reste la plus dominante avec 48.000 cas et un taux de prévalence de 28%.

En deuxième rang, figure la violence économique avec 14.000 cas (un taux de prévalence de 8%), suivie de la violence physique avec 12.000 victimes (6,9%) et la violence sexuelle avec 12.000 cas (7%).

Quant aux autres formes de violence, 19.000 filles et femmes parmi celles ayant accès aux moyens de communication (14,1%) ont subi une violence électronique ou la cyber-violence, et 1.000 femmes (16,8%) souffrent de la violence liée à l’application de la loi qui concerne les femmes ayant eu au moins un enfant d’un ex-mariage.

Le document montre aussi que 23,7% des femmes ont subi une violence conjugale et 20,5% ont subi une violence dans un contexte hors-conjugal, ajoutant que les filles et les femmes souffrent beaucoup plus de la violence psychologique quel que soit le contexte.

De même, 30,1% des filles et des femmes ont subi une violence à l’enfance et plus de 6 sur 10 estiment que la violence a augmenté.

A cet égard, 51.000 filles et femmes ont subi une violence physique durant l’enfance (29,3%) et 5.000 (2,9%) une violence sexuelle.

Concernant la violence à l’encontre des enfants, 51,7% des femmes concernées par l’enquête estiment que cette violence a augmenté et 15,2% d’entre elles estiment qu’elle a régressé.

La deuxième “Enquête nationale sur la violence à l’encontre des femmes et des hommes au Maroc” de 2019 vise à examiner le phénomène de la violence basée sur le genre dans sa globalité : ses déterminants, sa prévalence, ses formes, ses contextes, ses répercussions, les attitudes à son égard et les perceptions qu’on en fait.

Cette enquête touche les individus âgés de 15 à 74 ans en respectant la représentativité géographique et socio-économique. Au niveau de la région de Guelmim-Oued Noun, l’échantillon ciblé est de 396 filles et femmes et 99 garçons et hommes (soit 3,3% de l’échantillon retenu au niveau national).