Nations-Unies (New York) – Malgré une progression du nombre de femmes aux plus hauts niveaux du pouvoir politique, l’édition 2021 de la “Carte UIP-ONU Femmes sur les femmes en politique met en évidence une nette persistance des inégalités entre les sexes.

La carte établie par l’Union interparlementaire (UIP) et l’agence des Nations-Unies de promotion des droits des femmes “ONU Femmes”, intègre les dernières données relatives aux femmes occupant des postes de responsabilité dans les gouvernements et les parlements au 1er janvier 2021.

L’étude fait ressortir un “record absolu” du nombre des pays dans lesquels une femme est à la tête de l’État ou du gouvernement. La proportion mondiale des femmes ministres est, elle aussi, à un niveau record.

Néanmoins, après le pic enregistré l’année dernière à 21,3 %, la progression marque le pas et la proportion des femmes dirigeant un portefeuille ministériel plafonnait à 21,9 % au 1er janvier 2021. Les données montrent aussi une augmentation du nombre des pays dont le gouvernement ne comprend aucune femme, à l’inverse de la tendance à la baisse constatée ces dernières années, selon un communiqué conjoint des deux organisations.

En outre, à l’échelle mondiale, la progression du nombre de femmes parlementaires a affiché des gains très modestes en 2020, comme en atteste le rapport annuel de l’UIP intitulé “Les femmes au parlement”, publié la semaine dernière. Au 1er janvier 2021, à l’échelle mondiale, la proportion des femmes dans les parlements nationaux atteignait 25,5 %, en très légère hausse par rapport aux 24,9 % enregistrés l’année dernière, précise-t-on.

« Aucun pays ne peut prospérer sans la participation des femmes. Nous avons besoin d’une représentation des femmes qui reflète l’ensemble des femmes et des filles dans toutes leurs diversités et leurs capacités, indépendamment de leur situation d’ordre culturel, social, économique ou politique”, a souligné Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d’ONU Femmes, cité dans le communiqué.

“La carte de cette année nous montre que des mesures audacieuses et décisives restent à prendre dans le monde entier pour intégrer, en grand nombre, les femmes au cœur des espaces de prise de décisions, en tant que véritables partenaires. Il ne fait aucun doute que cela peut et doit se faire. Et tout de suite”, a-t-elle insisté.

Les données 2021 ont été présentées en amont de la session de la Commission de la condition de la femme, principal instrument de l’ONU en faveur de l’égalité femmes-hommes, dont le thème prioritaire est cette année « Participation pleine et effective des femmes à la prise de décisions dans la sphère publique, élimination de la violence, réalisation de l’égalité des sexes et autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles ».