Washington- Après des années de litiges et un long combat pour l’égalité des salaires, les équipes nationales de football masculine et féminine des Etats-Unis viennent de conclure un accord historique. Il permet de combler l’écart salarial femmes-hommes, une première dans le monde et dans l’histoire du sport.

En vertu de l’accord avec la Fédération américaine de football (USSF), les joueurs des équipes nationales masculine et féminine recevront le même salaire et les mêmes primes, y compris lors des Coupes du monde.

Cette entente intervient trois mois après l’accord de 24 millions de dollars avec l’USSF conclu par un groupe de joueuses de l’équipe nationale américaine de football, mettant fin à une affaire de discrimination fondée sur le sexe qui a duré six ans. L’aboutissement heureux de ce dossier qui a eu des répercussions sur le sport aux Etats-Unis et ailleurs, intervient quelques mois avant la participation de l’équipe masculine au Mondial du Qatar.

L’USSF a déclaré que cet accord fait des Etats-Unis le premier pays à réaliser la parité salariale entre ses équipes de football masculines et féminines.

“Arriver enfin à un point où, sur chaque terme économique, il y a égalité des salaires, je suis tout simplement très fière”, a confié la présidente de l’USSF, Cindy Parlow Cone.

En plus de garantir aux joueurs et joueuses le même salaire pour leur participation aux matchs internationaux, l’accord comprend une disposition, qui serait la première du genre, par laquelle les équipes égaliseront les paiements inégaux qu’elles reçoivent de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), pour leur participation à la Coupe du monde et ce, à compter du rendez-vous planétaire masculin de 2022 et celui des équipes féminines de 2023.

En vertu de cet accord, les primes de la Coupe du monde reçues de la FIFA seront divisées en parts égales entre les équipes nationales de football féminine et masculine.

“Aucun autre pays n’a jamais fait cela”, s’est félicitée Mme Parlow Cone, ajoutant que “tout le monde devrait être vraiment fier de ce que nous avons accompli ici. C’est vraiment, vraiment historique”.

Jusqu’à présent, les joueurs de l’équipe nationale masculine reçoivent des primes pour la participation à la Coupe du monde beaucoup plus importantes que les femmes, pourtant quatre fois championnes, y compris les années où les hommes n’avaient pas dépassé la phase de groupe du tournoi.

La différence de rémunération hommes-femmes a été l’une des questions les plus controversées dans le football ces dernières années, en particulier après le triomphe des Américaines lors de la Coupe du monde en 2015 et 2019, alors que les hommes n’ont pas obtenu leur ticket pour le tournoi de 2018.

Au fil des ans, l’équipe féminine, qui comprend certaines des athlètes les plus célèbres au monde, a intensifié et amplifié son combat avec des actions auprès des tribunaux, et une intense campagne dans les médias et sur les plus grandes scènes de leur sport.

L’USSF, qui avait fait l’objet d’importantes pressions publiques et juridiques, avait déclaré qu’elle n’accepterait pas un accord avec les hommes qui n’égaliserait pas les primes de la Coupe du monde.

Le vainqueur de la prochaine Coupe du monde masculine au Qatar recevra 42 millions de dollars sur les 440 millions de dollars de prix de la FIFA. Si elle se qualifie pour les huitièmes de finale, l’équipe américaine masculine recevra 13 millions de dollars.

C’est plus de trois fois ce que les femmes américaines ont reçu pour avoir remporté le tournoi en 2019, lorsqu’elles ont récolté 4 millions de dollars sur les 30 millions de dollars du prix global.

Alors que la part du vainqueur de l’événement féminin de l’année prochaine en Australie et en Nouvelle-Zélande n’a pas été finalisée, une proposition globale de 60 millions de dollars est en cours de discussion, soit une fraction de la somme en jeu du côté masculin.

Outre les fonds perçus lors de la Coupe du monde, les accords mettront fin aux salaires garantis pour les joueuses et les paieront au même taux que les hommes pour des réalisations telles que la sélection des équipes et les performances de l’équipe. Les hommes ne recevaient pas de salaire de la part de l’USSF, ce qui compliquait l’argument des femmes en faveur de l’égalité des salaires.

Pour les tournois similaires hors Coupe du monde, les joueurs des deux équipes gagneront également des montants égaux. Les équipes se partageront également une partie des revenus de diffusion, de partenariat et de parrainage de l’USSF et recevront une partie des revenus des billets vendus lors des matchs à domicile organisés par la Fédération ainsi que des primes pour les matchs à guichets fermés.