Nations Unies (New York)- Les filles accusent un retard en mathématiques par rapport aux garçons au niveau mondial, a indiqué mercredi une agence des Nations Unies, relevant que cet écart prend notamment ancrage dans le sexisme et les stéréotypes liés au genre.

D’après de nouvelles analyses de données concernant plus de 100 pays et territoires réunies par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), les garçons ont jusqu’à 1,3 fois plus de chances que les filles d’acquérir des compétences en mathématiques.

Dans ce contexte, l’agence onusienne a pointé du doigt une vision “souvent stéréotypée” qu’entretiennent le personnel enseignant, les parents et les autres élèves au sujet de l’incapacité innée des filles à comprendre les mathématiques, relevant qu’une telle attitude a également pour effet de saper la confiance personnelle des filles, les préparant ainsi à l’échec.

“Les filles sont tout aussi aptes que les garçons à maîtriser les mathématiques, mais elles ne bénéficient malheureusement pas des mêmes chances d’acquérir ces compétences essentielles”, a déclaré la directrice générale de l’UNICEF, à l’occasion de la publication de ces données.

À la lumière d’une analyse de données portant sur 34 pays à revenu faible et intermédiaire, les filles accusent bel et bien un retard par rapport aux garçons. Selon le document, les trois quarts des enfants d’âge scolaire en 4e année du cycle d’enseignement primaire ne possèdent pas les compétences fondamentales en calcul.

D’après les données provenant de 79 pays à revenu intermédiaire et élevé, plus d’un tiers des élèves âgés de 15 ans ont encore des compétences insuffisantes en mathématiques.

“L’apprentissage de toute une génération d’enfants est menacé: l’heure n’est pas aux vaines promesses. Nous devons agir, dès maintenant, afin de transformer l’éducation pour chaque enfant”, a indiqué Mme Russell.

Le niveau de richesse des ménages constitue par ailleurs un facteur déterminant, selon l’ONU. En effet, le rapport indique que les élèves issus des ménages les plus riches sont 1,8 fois plus susceptibles d’acquérir des compétences en calcul d’ici à leur entrée en 4e année d’école primaire que les enfants issus des ménages les plus pauvres.

À l’approche du Sommet de l’ONU sur la transformation de l’éducation prévu dans le cadre de la 77è Assemblée générale de l’ONU, l’UNICEF avertit que les faibles niveaux de compétence en calcul, surtout chez les filles, mettent en péril la capacité des enfants à apprendre, à se développer et à progresser, appelant ainsi les gouvernements à s’engager à offrir une éducation de qualité à tous les enfants.

Elle préconise, de toute urgence, la réalisation d’investissements supplémentaires afin de permettre à tous les enfants de retourner et de rester à l’école, l’objectif étant d’améliorer l’accès aux cours de rattrapage, de soutenir le personnel enseignant et de s’assurer d’un environnement adapté pour l’éducation des enfants, notamment des filles.