Des acteurs institutionnels et de la société civile ont échangé mardi autour des moyens de faire face à la violence basée sur le genre au Maroc et partagé les connaissances sur ce fléau, notamment vis-à-vis des femmes migrantes et les filles en mouvement, lors d’un séminaire tenu en semi-présentiel à Rabat.

Initié par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM-Maroc), sous le thème “violence basée sur le genre dans le contexte migratoire” en collaboration avec ONU Femmes, ce séminaire a été l’occasion d’échanger avec les différents acteurs et partenaires institutionnels sur les spécificités de la situation migratoire des femmes et filles migrantes, qui peuvent dans certains cas accroître leur vulnérabilité à certaines formes de violence et limiter les formes de protection et de recours auxquelles elles peuvent avoir accès, a indiqué la Cheffe de mission de l’OIM-Maroc, Ana Fonseca.

“Il s’agit également de contribuer à mettre la lumière sur la nécessité de déployer des efforts supplémentaires pour évaluer la véritable ampleur de la violence à l’égard des femmes et filles migrantes”, a-t-elle précisé dans une déclaration à la MAP.

Mme Fonseca a, dans ce contexte, fait remarquer que la violence faite aux femmes et aux jeunes filles représente un phénomène qui affecte la population migrante notamment les femmes et les jeunes filles et qui est malheureusement toujours existant.

“Il est évident que les femmes et filles migrantes sont souvent plus gravement exposées à la violence basée sur le genre en raison des inégalités de sexe et d’âge à l’intérieur même du processus migratoire”, a-t-elle estimé.

Elle s’est réjouie de voir l’OIM contribuer au débat sur la violence basée sur le genre dans le contexte migratoire au Maroc et partager son expertise acquise à travers le monde entier avec tous les acteurs, a-t-elle dit.

L’ambassadeur du Japon au Maroc, Takashi Shinozuka a pour sa part indiqué, dans une déclaration à la MAP, que ce séminaire s’inscrit dans le cadre de la campagne onusienne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, dont le thème retenu pour l’édition 2020 au Maroc.

“Le Maroc est fortement engagé dans cette campagne dont le thème est axé sur la “vulnérabilité aggravée et accentuée des femmes en temps de crise”, a-t-il dit, notant que le Japon a toujours été contre ce phénomène que l’OIM tente d’y remédier.

Il a, en outre, fait observer que les migrants se trouvent dans une situation très précaire, en particulier, les femmes et les jeunes filles, soulignant dans ce sens que “Le Maroc, pays où les droits des femmes ont connu des progrès notables sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI aidera à trouver des solutions appropriées pour faire face à ce fléau”, a-t-il dit.

Myriem Noussairi qui a représenté l’ONU-Femme a, pour sa part, souligné que ce webinaire offre l’opportunité d’échanger autour des réponses d’accompagnement et de prise en charge et des facteurs qui exacerbent leurs vulnérabilités dans un but d’identifier des mesures et réponses adaptées aux femmes migrantes et filles en mouvement victimes de violences.

“La violence à l’égard des femmes est l’une des formes de violations des droits humains les plus systématiques, les plus répandues et la manifestation des rapports de pouvoir inégaux qui structurent nos sociétés. Cette violence qui est transversale, plurielle et continue est aussi psychologique, physique, sexuelle et économique”, a-t-elle dit, ajoutant que “cette violence accompagne les femmes et les filles à leur domicile, en milieu scolaire et de formation, au travail et dans les espaces publics et est présente dans toutes les sociétés et elle est aveugle à l’âge, au statut socio-économique, à l’appartenance ethnique ou religieuse”.

Tenu à l’occasion de la campagne onusienne d’activisme contre la violence basée sur le genre, ce séminaire s’inscrit dans le cadre du projet “amélioration de la protection et de l’assistance aux migrants vulnérables”, financé par le Japon.