Rabat- Le rapport de synthèse préliminaire relatif au 1er colloque national sur “la femme, la famille et le pari du développement” a été présenté, samedi à Rabat, regroupant des résultats et recommandations riches et variés.
Dans le domaine de la famille et des canaux d’initiation sociale, les recommandations de ce colloque ont porté sur la consolidation des valeurs et de la culture des droits et obligations, notamment à travers l’intensification de la prise en charge des familles, en vue d’en faire un espace d’ouverture et d’éducation aux valeurs et garantir la protection contre la violence et la discrimination, en plus de consacrer le rôle de la famille dans le renforcement de l’égalité et les normes de protection sociale, ainsi que la solidarité intergénérationnelle.
Les recommandations ont également porté sur le renforcement des programmes d’éducation civique dans les écoles primaires, secondaires et les lycées, de manière à ancrer dans les esprits des enfants les principes d’égalité entre la femme et l’homme, en plus d’adopter les moyens appropriés pour s’initier à l’éducation sexuelle, ainsi que d’alléger les charges familiales, à travers le renforcement de la protection sociale des individus et la création d’alternatives à la prise en charge familiale.
Le rapport a également souligné l’importance de renforcer la protection et la prévention de toutes les formes de violence et de discrimination, y compris la lutte contre les stéréotypes, en mettant l’accent sur la protection des femmes dans l’espace familial à travers une approche préventive et proactive et une approche protectrice qui garantit une intervention immédiate et une prise en charge efficace.
Il s’agit aussi de renforcer la cadre législatif propre à l’harcèlement moral et sexuel à l’égard des femmes dans l’espace public et sur le lieu du travail, ainsi que de garantir le droit à la vie privée et soulever les défis relatifs à la protection des données à caractère personnel à la lumière de l’évolution technologique, en plus de prêter attention au domaine de l’éducation numérique et sensibiliser de ses dangers sur la vie de l’individu et de la famille.
Les rédacteurs du rapport appellent à mettre en place des environnements favorables aux femmes et à la famille, à travers l’opérationnalisation, le développement et la généralisation du système de prise en charge des femmes, en vue d’assurer sa disponibilité dans tous les espaces territoriaux, et offrir les conditions d’accès de toutes les catégories à l’espace public, y compris les personnes âgées, en plus de doter les espaces territoriaux d’accessibilité et de durabilité, ainsi que de renforcer l’accessibilité aux services, notamment dans le milieu rural, et offrir à la femme rurale des opportunités d’enseignement et de formation, en investissant dans les nouvelles technologies.
Au niveau de la justice spatiale, le rapport de synthèse préliminaire a mis l’accent sur la nécessité de renforcer le rôle de la famille en tant que partenaire dans l’opération éducative, notamment dans le soutien de la scolarisation des filles rurales et la garantie de la qualité des enseignements, en plus de la réalisation de l’obligation scolaire.
En ce qui concerne la protection sociale et sociétale, les recommandations du colloque ont porté sur la mise en œuvre des différentes composantes de la protection sociale dans une perspective d’égalité, en plus de l’adoption d’une approche de renouvellement et d’innovation numérique dans la consécration des droits de la femme et l’autonomisation de la famille, et d’une plus grande flexibilité dans le recours aux nouvelles méthodes de travail au sein des entreprises.
Selon le texte, les débats relatifs à l’autonomisation et au leadership et leur relation avec l’enjeu de développement ont été marqués par la proposition de recommandations générales et autres liées à l’autonomisation politique, économique et au leadership, ajoutant que les différentes interventions dans de domaines ont souligné que le développement ne se limite pas à la croissance économique et à la jouissance matérielle, mais c’est plutôt un acte humain significatif visant à élargir les choix de la personne, et que le droit au développement regroupe les droits civiques, politiques, sociaux, culturels et environnementaux.
Ainsi, la question de la femme, la famille et le pari du développement renvoie à l’obligation de construire une vision intégrée et transversale qui met à part les différentes formes de discrimination reflétées par les indicateurs de développement, notamment ceux liés à l’analphabétisme et l’activité économique, en travaillant sur le démantèlement des éléments de discrimination dans la sphère privée, des indicateurs de mariage de mineures, de violence à l’égard des femmes et la persistance de discrimination dans les droits et les obligations relatives à la gestion de l’institution du mariage, entre autres.
Les résultats de ce colloque, dans le domaine de la famille, des canaux d’initiation sociale, et de consécration des valeurs et culture des droits et obligations, ont appelé à réviser le partage des rôles entre les femmes et les hommes au sein de la famille, à lier les solutions au système des valeurs marocains authentiques et à instaurer la culture d’autonomisation de la femme au niveau économique.
Ils s’agit aussi d’investir les nouveaux moyens de communication dans le domaine de consécration du système des valeurs positifs, renforcer les liens familiaux, promouvoir et valoriser les exemples de réussite, consacrer les valeurs positives dans les personnalités des enfants, à travers le développement du système d’enseignement et d’éducation, en coopération avec la famille et les associations de société civile, réhabiliter et former les journalistes et les créateurs de contenus à la culture des droits de l’homme en général, et respecter la dignité et les droits des femmes, en plus de mette en place une charte de déontologie pour les agences de publicité et un texte de loi strict interdisant la diffusion de publicités portant atteinte à la dignité humaine.
Dans le domaine de la protection sociale et sociétale, et des mécanismes de mise en œuvre, le rapport a aussi appelé à adopter et activer les politiques publiques qui concernent la protection sociale de la famille et de ses composantes, la reconnaissance des enfants conçus en dehors du cadre du mariage, dans l’intérêt supérieur de l’enfant, prendre en compte le problème de partage des biens après le mariage, tout en mettant l’accent sur l’impératif de réformer le code de la famille, en vue de protéger la famille et assurer sa cohésion, en plus d’incriminer le mariage des mineures.
Ces recommandations, selon les principales priorités, ont mis l’accent sur la nécessité pour le gouvernement de s’engager à un programme clair et réalisable, doté d’un budget conséquent, pour faire de la famille un noyau de stabilité, et la femme un élément actif dans la société, et de s’intéresser à la dimension culturelle, en plus d’activer la protection sociale selon une perspective d’égalité, ainsi que d’accorder une attention particulière à l’autonomisation de la femme au niveau économique, financier et de développement.
Intervenant à cette occasion, la ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Aawatif Hayar a souligné que ce rapport de synthèse préliminaire relatif au 1er colloque national sur “la femme, la famille et le pari du développement” restera ouvert pendant quelques semaines afin d’y inclure d’autres recommandations, en vue d’élaborer, par la suite, le rapport de synthèse final.
Selon Mme Hayar, ce premier colloque, organisé par le ministère de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, a été un succès à tous les niveaux et a connu une forte participation en présentiel et à distance, dépassant les 210.000 visionnages, selon les données numériques préliminaires.
La ministre a passé en revue les grands efforts déployés par le Maroc, dans lesquels diverses institutions gouvernementales et non gouvernementales ont joué un rôle majeur, grâce à l’attention que Sa Majesté le Roi Mohammed VI accorde aux questions de la femme, notamment en ce qui concerne sa pleine participation au processus de développement.
L’objectif de ce débat était d’ouvrir une réflexion approfondie entre les différents acteurs institutionnels et représentants de la société civile, concernés par les questions de la femme, de la famille, et du développement, afin d’identifier et suivre les différents enjeux et défis qui font face au processus de promotion de la condition de la femme et de la famille, en plus d’échanger les points de vues autour des moyens de surmonter les contraintes, en vue de sortir avec des recommandations sur les questions précitées.