Rabat- Les participants au colloque organisé, mardi, par la Chambre des conseillers sur le bilan et les perspectives des politiques publiques en matière de lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence à l’encontre des femmes, ont appelé à la mise en place d’un système intégré visant l’élimination de toutes les formes des violences faites aux femmes.
Dans le communiqué final ayant sanctionné les travaux de ce colloque, initié dans le cadre de la campagne des Nations Unies pour la lutte contre la violence basée sur le genre social (25 novembre-10 décembre), les participants ont insisté sur l’impératif d’éliminer toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles à travers le monde, à travers une série de mesures mondiales à même de renforcer la prise de conscience vis-à-vis de ce phénomène et de favoriser les opportunités d’en examiner les défis et les solutions.
Ils ont aussi plaidé pour la révision des législations nationales discriminatoires envers les femmes et leur amendement pour les mettre au diapason des Chartes internationales, outre l’élaboration de propositions de lois garantissant l’égalité des chances et tenant compte du genre social, soulignant la nécessité de modifier la loi 103.13 relative à la lutte contre la violence faite aux femmes et d’adopter la Convention n° 190 relative à l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail.
Le communiqué final a également recommandé l’adoption de politiques claires capables de faire face à toutes les pratiques discriminatoires et à asseoir des mécanismes dédiés au traitement des plaintes, à la stipulation de sanctions et à la qualification de l’élément humain, tout en veillant à garantir assistance juridique et psychique aux femmes victimes de violences.
Un accent particulier a été également mis sur la mobilisation des outils parlementaires dans le but de détecter et de contrecarrer toutes les formes des violences faites aux femmes, en s’assurant que les législations et politiques publiques nationales soient en harmonie avec les objectifs fixés à cet effet.
Les participants ont aussi appelé à l’activation des instruments parlementaires en lien avec le contrôle et l’évaluation des politiques publiques en matière de lutte contre ce genre de violences, outre l’adoption de l’approche genre en matière budgétaire en vue d’ancrer le suivi et l’évaluation, dans un cadre de transparence, des politiques publiques inhérentes à la femme.
Ils ont, en outre, jugé primordial de développer une relation régulière de la Chambre des conseillers avec les institutions constitutionnelles et les instances de gouvernance, notamment le Conseil national des droits de l’Homme, en plus du renforcement de la coopération avec les Organisations parlementaires régionales et internationales afin de permettre aux parlementaires de mettre en partage les expériences et expertises afférentes à la lutte contre la violence à l’encontre des femmes.
Les participants ont, enfin, relevé l’inéluctabilité d’en finir avec les violences culturelle et linguistique, de promouvoir la situation des femmes amazighes et de mobiliser la presse numérique pour lutter contre les violences faites aux femmes et encadrer les mœurs et les conduites dans l’espace digital. Le communiqué final a également attiré l’attention sur la situation des femmes dans les camps de Tindouf.
Cet événement, qui a connu la participation d’acteurs de la société civile et des droits de l’Homme, entend mettre la lumière sur l’adhésion permanente et renouvelée de l’institution parlementaire à la défense des causes des femmes et aux efforts de consolidation des acquis du Royaume dans ce domaine, concrétisés par la Haute sollicitude Royale, la consécration constitutionnelle des droits des femmes et de leur promotion et par le renforcement du cadre juridique et institutionnel, à même d’assurer l’effectivité de ces droits.