Fès – La 6ème conférence des Femmes africaines dans les médias (AWiM2022) s’est ouverte, jeudi à Fès, avec la participation de professionnels des médias, d’universitaires, et d’acteurs politiques et associatifs du Maroc et de l’étranger.
Initiée par l’Organisation Femmes africaines dans les médias (AWIM), basée au Royaume Uni, en partenariat avec l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (USMBA) de Fès, cet événement organisé en mode hybride, se veut un espace de débat et de partage quant aux idées et aux meilleures pratiques à l’intersection de l’égalité des genres et du développement des médias en Afrique.
Intervenant à cette occasion, Mme Yemisi Akinbobola, co-fondatrice et directrice générale de l’AWIM, s’est félicitée de la tenue pour la première fois de cette conférence en présentiel et, pour la première fois, dans un pays d’Afrique du Nord, ajoutant que la rencontre permettra de s’informer sur les expériences de différents pays dans le domaine.
La rencontre de Fès, a-t-elle poursuivi, sera l’occasion pour les participants de différents pays, notamment d’Afrique, de réfléchir aussi aux défis à relever et aux solutions susceptibles de contribuer à promouvoir l’égalité des sexes dans les différents domaines et particulièrement dans les médias et faire un état de lieux des évolutions réalisées dans les pays du continent en la matière.
De son côté, le président et co-fondateur de l’Institut international des langues et des cultures (INLAC), Moha Ennaji a souligné que cet évènement constitue une occasion pour les participants, dont des universitaires et des professionnels, pour débattre de ces questions liées à l’égalité des sexes et à la présence des femmes dans les médias, des thèmes qui ne sont pas abordés largement dans les pays d’Afrique du Nord.
Pour sa part, Mme Amina Lemrini El Ouahhabi, présidente de l’Association démocratique des femmes marocaines a abordé des éléments de contexte et de réflexion pour contribuer à la promotion de l’égalité homme-femme dans le médias, en s’attardant sur les aspects quantitatifs et qualitatifs de la présence des femmes dans les médias à l’échelle du continent africain.
Mme Lemrinni, qui a estimé que le continent est le moins outillé en matière d’égalité des genres comparés aux autres régions se référant à plusieurs études, s’est arrêtée sur quelques facteurs discriminatoires des femmes sur les médias africains dont le harcèlement et l’intimidation sur les plateaux de télévision et la représentation négative des femmes, outre le fait que la violence à l’égard des femmes est rarement considérée comme un problème de genre en Afrique.
S’agissant des progrès réalisés ces dernières années en la matière, Mme Lemrini a estimé qu’il s’agit d'”un effet minime mais non significatif en termes de statistique”.
Trois axes ont été retenus au débat à savoir : “Égalité des genres dans et à travers les médias”, “Action collective et représentation”, et “Entreprise des médias et défis mondiaux”.
Femmes africaines dans les médias (AWiM) est un réseau de femmes africaines travaillant dans les industries des médias à l’échelle mondiale. Il vise à avoir un impact positif sur le fonctionnement des médias par rapport aux femmes, avec pour objectif que les femmes africaines et les femmes travaillant dans les médias en Afrique auront dans le futur une représentation égale dans les industries des médias.