Benguérir – Mme Latifa Akherbach, présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), a appelé au renforcement du leadership des femmes dans l’espace public médiatique afin de booster la performance globale de la société.

“Le renforcement du leadership des femmes dans l’espace public médiatique est un impératif de développement et de démocratie. Ce n’est pas un service rendu aux femmes mais un investissement au profit de la performance globale de la société”, a expliqué Mme Akharbach, qui prenait part à la 49è édition des Assises Internationales de la presse francophone, tenue du 25 au 27 juillet à Benguérir.

Dans ce sens, elle a estimé que “l’iniquité basée sur le genre dans le traitement médiatique renvoie à des problématiques d’intérêt général”, faisant savoir que la sous-représentation des femmes et leur représentation stéréotypée dans les médias contribuent à leur disqualification dans l’espace public réel.

S’appuyant sur les données du monitoring des programmes et les études thématiques réalisées par la HACA, elle a révélé qu’entre 2010 et 2021, le temps de parole des femmes dans les médias audiovisuels publics et privés a plafonné à 18% du temps de parole global des acteurs publics et des experts.

“Ces inégalités de représentation des femmes dans les médias persistent et ne reflètent fidèlement ni la réalité de la société ni les aspirations citoyennes et démocratiques de la société”, a-t-elle souligné.

Organisé par l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF) et sa section Maroc sous le thème “Leadership féminin au sein des médias : rôle des médias le renforcement du leadership des femmes”, ce conclave a réuni plus de 200 journalistes, éditeurs, dirigeants de la presse écrite et audiovisuelle, experts de pays francophones, dont une grande majorité d’Afrique.

Les débats lors de ces assises ont porté sur différentes thématiques, liées principalement au “leadership féminin dans les entreprises de presse : Etats des lieux, expériences réussies, mesures pro-actives, travail de plaidoyer…”, “pouvoir médiatique au féminin : le rôle des médias pour une participation accrue des femmes et des hommes à la production et à la prise de décision”, “Leviers et actions pour améliorer le pouvoir éditorial et manageriel des femmes dans les médias et lutter contre l’écart salarial”, “les femmes journalistes dans les zones de crises/conflits (y compris la crise sanitaire)”, “Les femmes dans la vie publique : politique, culture, économie, femmes leaders d’opinion”.

Espace de réflexion et de partage, les 49e Assises de la presse francophone ont donné la parole à des femmes leaders pour questionner ces problématiques fondamentales et initier des pistes de travail pour un accès plus juste aux droits économiques, sociaux et politiques de base.

Les Assises internationales de la presse francophone sont organisées depuis 70 ans dans des régions différentes de l’espace francophone. Ils accueillent en moyenne 250 à 300 participants sur 3 jours de conférences. La ville de Conakry (Guinée) avait reçu les 46e Assises en 2017, suivies de la 47ème édition à Tsaghkadzor (Arménie), en 2018 et la 48e édition en 2019 à Yaoundé (Cameroun).