Oujda- L’hébergement des enfants migrants non accompagnés a été au centre d’une rencontre régionale de coordination organisée, mardi à Oujda, à l’initiative sur la Cour d’Appel de Oujda.

Lors de cette rencontre, initiée en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) au Maroc, des magistrats, des acteurs institutionnels et de la société civile ont examiné les droits et la protection juridique de cette catégorie.

Les participants ont relevé aussi que la thématique des enfants migrants intervient suite à la prolifération du phénomène de migration des enfants mineurs non accompagnés, soulignant la nécessité de chercher les moyens à même de prendre des mesures adéquates pour les accompagner, assurer leur protection et promouvoir leurs droits.

Dans ce cadre, le Procureur général du Roi près la Cour d’appel d’Oujda, Mustapha Yartaoui a souligné que cette rencontre s’inscrit dans le droit fil des engagements internationaux du Royaume en matière de protection de l’enfance, rappelant que la région de l’Oriental avait été choisie comme modèle pour la mise en œuvre du programme de coopération entre le Maroc et l’UNICEF “Hijra wa Himaya”.

A cet égard, M.Yartaoui a mis l’accent sur le principe de “l’intérêt supérieur de l’enfant migrant”, lequel doit guider l’application des lois, la prise de décisions et de toutes autres mesures eu égard à sa situation et ses besoins, notant, dans ce sens, l’intérêt porté par SM Le Roi à la question de la migration, notamment le prisme juridique, humanitaire et des droits de l’Homme.

“Longtemps considéré comme un pays de transit, le Maroc est devenu depuis plusieurs années un pays d’accueil d’immigrés provenant de l’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient ” a-t-il argué, mettant en avant les efforts déployés par le Royaume pour la régularisation de la situation des étrangers, demeurant ainsi un modèle à suivre en la matière.

S’attardant sur les statistiques enregistrées auprès des services de la DGSN et de la Gendarmerie Royale relevant de cette région, le responsable judiciaire a fait état de 124 mineurs subsahariens non accompagnés qui ont été appréhendés en 2022, alors que 61 mineurs subsahariens non accompagnés ont été interpellés, rien que pour la période du 1er janvier à fin février 2023.

Ces chiffres révèlent que les flux des enfants migrants non accompagnés continuent d’indiquer une tendance haussière, a-t-il dit, faisant remarquer que la région de l’Oriental s’affiche ainsi plus que jamais touchée par ce phénomène.

Dans une déclaration à M24, chaîne d’information en continu de la MAP, la spécialiste de la protection de l’enfance à UNICEF Maroc, Malika El Atifi a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement du partenariat entre l’UNICEF et la Présidence du Ministère Public en termes de protection des enfants migrants non accompagnés, notamment le programme “Hijra wa Himaya”.

Ce programme appuyé conjointement par l’Union européenne et l’UNICEF entend garantir aux enfants migrants un accès à leurs droits conformément aux chartes internationales, a-t-elle expliqué, estimant qu’il a été l’occasion de se pencher sur la question de l’hébergement des enfants migrants non accompagnés, surtout dans cette région frontalière.

“Le Maroc est un pays leader en matière de gestion des flux migratoires à l’échelle internationale”, a tenu à préciser la spécialiste onusienne,  mettant l’accent sur la nécessité de permettre à ces enfants de bénéficier d’un accès équitable à l’éducation, aux soins de santé, à une prise en charge sociale et à un hébergement approprié.

De son côté, le chargé de la cellule de prise en charge des femmes et des enfants, le substitut du procureur du Roi près le Tribunal de première Instance à Oujda, Khalid Kharaji a passé en revue les multiples actions et mesures prises pour la protection des enfants migrants non accompagnés, soulignant que les décisions de dépôt des ces mineurs sont des mesures prises exceptionnellement, tout en prônant le principe de “l’intérêt supérieur de l’enfant”.

Ont pris part à cette rencontre régionale, des représentants de l’Entraide Nationale, de l’État civil, de la Santé et la protection sociale et de l’Éducation nationale, outre des associations de la société civile œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfance