Rabat- La lutte contre les violences à l’égard des femmes en tant qu’enjeu du nouveau modèle de développement (NMD) a été au menu d’une conférence organisée, samedi à Rabat, à l’initiative de la Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF).
Cette rencontre, placée sous le thème “Élimination de la violence et de la discrimination à l’égard des femmes, perspectives et défis du modèle de développement”, se propose de mettre en évidence les solutions à déployer en vue d’une mise en œuvre effective des recommandations du rapport de la commission spéciale sur le NMD, en lien avec la participation de la femme au développement.
A cette occasion, la militante des droits des femmes et présidente d’honneur de la FLDF Fouzia Assouli, a fermement condamné toutes les formes de violence contre la femme, soulignant que la violence et la discrimination basées sur le genre peuvent être observées dans plusieurs situations familiales, conjugales, professionnelles et autres.
“La question des droits des femmes n’est pas une question de minorités”, a-t-elle affirmé, notant que la gente féminine forme la moitié de la population.
Selon Mme Assouli, la participation économique des femmes offre une solution appropriée à même d’endiguer la violence et la discrimination fondées sur le genre, appelant les pouvoirs publics à encourager davantage l’autonomisation des femmes, notamment en milieu rural.
Elle n’a pas manqué, en outre, de passer en revue les avancées notables du Royaume en matière des droits des femmes, avec en particulier l’instauration du nouveau Code de la famille et la Constitution de 2011, qui représentent “une véritable révolution” en termes d’ancrage des valeurs d’égalité des genres et de respect des droits humains.
Pour sa part, le journaliste et consultant Bachir Znagui a mis en avant l’importance du “développement politique”, parallèlement à la croissance économique pour atteindre les objectifs escomptés en matière de droits des femmes.
S’agissant du rapport de la Commission spéciale sur le modèle de développement, M. Znagui a estimé que la promotion des droits de la femme et la lutte contre toutes les formes de discrimination basées sur le genre font partie des défis à relever dans la prochaine étape.
Les intervenants ont mis l’accent sur l’état des lieux du phénomène de la violence à l’égard des femmes au Maroc, tout en procédant à une lecture du rapport de la fédération sur cette question. Ce document révèle qu’entre janvier 2019 et juin 2021, l’essentiel des violences faites aux femmes sont d’ordre psychologique (47%), socio-économique (26%), physique (15%), sexuel (7%) et juridique (5%).
Il fait état des répercussions négatives de la pandémie de Covid-19 sur la situation des femmes, ajoutant que les cas de violence fondée sur le genre ont augmenté de 31,6% pendant la période de confinement.
La Fédération des Ligues des Droits des Femmes se consacre à renforcer les compétences des femmes pour leur permettre de jouir de leurs droits fondamentaux et éliminer toutes les formes de discrimination et de violence à leur encontre. Elle se fixe pour objectif de favoriser l’autonomisation des femmes pour leur permettre de participer concrètement à la vie de leur communauté, notamment dans le cadre de l’élaboration des politiques et de leur mise en œuvre.